Front de libération nationale : Ould Abbès mate la rébellion

Front de libération nationale : Ould Abbès mate la rébellion
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«On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace». Djamel Ould Abbès l’aura bien illustré en réussissant un coup de maître à travers l’annonce de la comparution de six cadres du parti devant la commission de discipline.

En pleine effervescence pré-électorale, le patron du FLN a atteint, d’une seule pierre, deux proies. D’une part, il a tué dans l’œuf la fameuse coordination pour le cinquième mandat de Bouteflika et, d’autre part, il a fait taire toutes les voix qui, au sein du parti, brandissaient la menace de le destituer de son poste à l’occasion de la prochaine session du comité central du parti, prévue à la mi-mars.

La commission de discipline aura été une carte bien dissuasive que Djamel Ould Abbès a su tirer au bon moment, puisque ladite commission, prévue dans les statuts du parti, venait juste d’être actionnée.

Les «brebis galeuses» ont été reçues par ladite commission. Elles ont plaidé coupables et l’initiateur de la fameuse coordination s’est auto flagellé, en affirmant avoir pris une initiative personnelle, qu’il a vite stoppée, suite à la réaction de la direction du parti. Les autres «fautifs», notamment ceux qui, tout en restant cadres du FLN, se sont portés candidats sur des listes électorales d’autres partis, ont reconnu leur tort. Mais les sanctions risquent de ne jamais tomber, sinon, elles seront purement symboliques. C’est que le patron du FLN préfère le deal passé avec les personnes convoquées, et qui consiste à «rentrer dans les rangs» et se faire petits, au risque de perdre tous les privilèges y afférents, notamment pour ceux qui sont à la tête de commissions parlementaires. Au pire, ces derniers recevront des avertissements. On est loin, en tout cas, de la menace d’exclusion brandie par Ould Abbès le jour de l’annonce de la création de la commission de discipline. De toutes les façons, la décision finale reviendra à Djamel Ould Abbès. Le patron du FLN a besoin de s’affirmer en tant que seul maître à bord, comme seul exécuteur de la volonté du président de la République et surtout comme sauveur des «indisciplinés».

La session du comité central du parti, reportée à trois reprises, en raison justement des craintes de voir les mécontents monter au créneau, devrait se tenir, donc, sans le moindre souci pour Ould Abbès, qui, en plus, bénéficierait d’un sursis assez réconfortant s’agissant de la lancinante question de la candidature pour la présidentielle de 2019.

Écrit par Azzeddine Bensouiah