Front de libération nationale (FLN), Saadani-Belayat : la fin du bras de fer ?

Front de libération nationale (FLN), Saadani-Belayat : la fin du bras de fer ?
front-de-liberation-nationale-fln-saadani-belayat-la-fin-du-bras-de-fer.jpg

On ignore s’il s’agit d’un hasard du calendrier, concours de circonstance ou calcul politique : au moment où le secrétaire général du FLN va réunir ce dimanche les mouhafadhs au siège du parti à Hydra, des membres proches d’Abderrahmane Belayat vont se rendre au siège de la wilaya d’Alger dans l’espoir d’obtenir le fameux sésame qui leur permettra d’organiser une session extraordinaire du comité central à l’effet de destituer Amar Saadani.

L’un et les autres semblent convaincus de leurs démarches. Tandis que le premier, convaincu que le président annoncera bientôt sa candidature à la présidentielle, va discuter avec les mouhafadhs de la stratégie de campagne électorale, les seconds qui ont déjà essuyé deux refus successifs vont tenter encore une fois d’obtenir l’autorisation de la wilaya pour organiser la réunion du CC.

Ce bras de fer à distance entre les deux clans rivaux est d’autant intéressant qu’il intervient au lendemain de la sortie du président Bouteflika où il a mis en garde contre les atteintes à l’ANP. «Nul n’est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de s’en prendre à l’Armée nationale populaire ni aux autres institutions constitutionnelles », a écrit le président de la République dans son message adressé au chef d’État-major, général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah. «Nous sommes certes habitués à des dépassements émanant de certains milieux à l’approche de chaque échéance mais, cette fois-ci, l’acharnement a pris une ampleur telle que notre pays n’a jamais connu depuis l’indépendance allant jusqu’à tenter de porter atteinte à l’unité de l’Armée nationale populaire ainsi qu’à la stabilité du pays et à son image dans le concert des nations », a-t-il relevé.

A priori, le message est destiné à Amar Saadani dont les propos incendiaires contre le patron des services de renseignements ont provoqué une tempête politico-médiatique. Mais lui s’en défend : «Non, le message ne m’est pas destiné », assure-t-il à son entourage. Ses détracteurs, notamment le groupe à Belayat, qui l’ont descendu en flammes, considérant ses propos « d’irresponsables», pourraient interpréter les propos du président comme un désaveu et un lâchage. De quoi les rassurer sur une éventuelle obtention de l’autorisation, synonyme d’un feu vert pour engager la procédure de destitution de Saadani.

LG Algérie

C’est pour quoi ce dimanche peut être une journée décisive au sein du FLN. On en saura probablement qui jouit réellement des faveurs du président. Car à deux mois seulement des présidentielles, et si le président, qui entretient toujours le flou sur ses intentions, décide de se lancer dans la bataille, il n’est pas sûr que le FLN soit déstabilisé à travers un changement à sa tête.

On sera donc certainement mieux édifié à l’issue de la réponse de la wilaya et de la sortie de Saadani. Autant dire, les derniers jours du bras de fer. Mais la crise n’est pas finie pour autant.

Sofiane Tiksilt