Les armes s’aiguisent des deux cotés au sein du parti du Front de libération nationale (FLN) entre les partisans du secrétaire général qui sont jusqu’à nouvel ordre les plus nombreux et la nouvelle coalition des opposants à Abdelaziz Belkhadem emmenée par les huit ministres du gouvernement Sellal.
Huit ministres en campagne pour la destitution du secrétaire général, cela fait bien grand désordre du fait que ces derniers seront bien obligés par la force des choses de délaisser leurs secteurs d’activité. Déjà que ces ministres ne brillent ni par leur dynamisme ni par une quelconque transcendance de leur talent ou de leur génie.
Déjà aussi que la vox populi accusait Moussa Benhamadi, le ministre de la poste, de délaisser son secteur traversé par une grève qui a mis à mal la plus part des citoyens et particulièrement les petites bourses et voulant mettre un terme à cette casserole qu’il commençait à traîner derrière lui, le ministre s’est déplacé en personne voir les grévistes et a donné son accord à la plus part de leurs revendications.
Par leur attitude, ces huit ministres frondeurs mettent à mal le premier ministre, donnent une mauvaise image d’eux mêmes et du gouvernement et vis à vis de l’opinion publique qui perçoit cette action comme une tentative de putsch pour servir des ambitions personnelles.
En effet, selon des sources proches de ce parti, au cours de la réunion des députés et des sénateurs du FLN, et lors de la mise au vote d’un communiqué préconisant un soutien au secrétaire général et un appel à un nouveau mandat du président de la république, quatre députés se sont opposés en avançant qu’ils avaient leur propre candidat à la présidentielle de 2014.
Amar Tou et Mouloud hamrouche, un fauteuil pour deux
Salima Athmani, député de Boumerdes et Mohamed Bekhechi, député de Tlemcen ont indiqué que leur candidat à la présidentielle est Amar Tou l’actuel ministre des transports. Quant aux députés de Constantine, Bousbaa Aberrahmane et Kharchi Ahmed, ils ont justifié leur refus de signer en arguant qu’ils avaient leur propre candidat sans l’identifier.
Or il se trouve que le candidat de ces deux députés est le même que celui des cinq ministres en l’occurrence Mouloud Hamrouche.
Rachid Harraoubia ,(directeur de campagne de Mouloud Hamrouche lors de la présidentielle de 1999) qui soutient que c’est Belkhadem qui s’est opposé à ce qu’il prenne le perchoir de l’APN, milite en compagnie de Moussa Benhamadi ( opposé à la candidature de Bouteflika en 2004), Rachid Benaissa, Mahmoud Khedri et Abdelaziz Ziari, pour une candidature de Mouloud Hamrouche selon les mêmes sources.
Amar Tou, soutenu par ses partenaires, Tayeb Louh et Abdelkader Messahel, a l’ambition de briguer le poste de président de la république mais en attendant cette échéance veut d’abord prendre la place de Abdelaziz Belkhadem comme secrétaire général du Parti ajoutent nos sources.
Pourvoyeur de “Chkaras”
Ahmed Boumahdi, qui s’est auto proclamé ”coordinateur général des membres du comité central opposés à la dérive politique et organique du secrétaire général actuel du parti” et ex mouhafedh d’Hussein Dey (Alger), Kara Mohamed Seghir Kara, porte-parole du Mouvement de redressement et d’authenticité, Salah Goudjil à la tête du mouvement originel, celui là même qui a appris son éviction de la présidence de ce mouvement par la presse, et Boudjemaa Haichour chef de file du mouvement de redressement du FLN, qui avait dressé il n’y a pas longtemps un véritable réquisitoire contre Harraoubia Rachid, Louh Tayeb et Tou Amar accusés d’avoir classé leurs noms, têtes de liste au détriment de tous leurs collègues du Bureau Politique, sont entrain de former une coalition en vue de réunir les 245 membres du comité central, quorum nécessaire pour pouvoir destituer Abdelaziz Belkhadem.
A cette nébuleuse est venue se joindre le milliardaire Mohamed Djemai, ex président du groupe parlementaire à l’Assemblée populaire nationale (APN), qui était accusé hier, par ceux là même qu’il vient de rejoindre, d’être la planche à billets, pourvoyeur de “Chkaras” (sacs d’argent) de Belkhadem. Il sera finalement débarqué par Abdelaziz Belkhadem. A la tête de la société Salem, le fisc lui réclame 120 milliards de centimes alors que la multinationale Sud coréenne LG lui réclame en justice la somme de 500 milliards pour utilisation frauduleuse de sa marque, selon des sources concordantes. Aujourd’hui il est propriétaire de Starline Electronique.
Cela dit, tous les observateurs s’accordent à dire que les contestataires et autres redresseurs auront la tâche bien difficile et bien ardue de pouvoir réunir les 245 membres du CC car la majorité des membres du CC restent favorables à Belkhadem et que la base du FLN lui est acquise, pour preuve, ajoutent nos sources, les centaines de milliers de personnes qui ont assisté et applaudi Belkhadem lors de ses meetings pendant les deux dernières consultations électorales. Si tant est qu’il fallait une autre preuve, par le passé, toutes les tentatives de réunir le nombre de signatures requis de membres du CC ont toutes échoué car ces redresseurs, “sans troupes” ne sont que des “déçus” et crier haro sur Belkhadem en tablant sur un lâchage de ce dernier par le président de la république est bien illusoire comme stratégie et risque de mener les opposants au mur ajoutent les mêmes sources.
Pour rappel, les ministres, signataires d’un communiqué, demandant le départ de Abdelaziz Belkhadem sont ceux de la Santé Abdelaziz Ziari, du Travail, Tayeb Louh, des Transports, Amar Tou, de l’Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, de la Poste et des Nouvelles technologies de l’information et des Télécommunications, Moussa Benhamadi, de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, des Relations avec le parlement, Mahmoud Khedri et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.