Frémissement industriel et rigueur dans la gestion des finances publiques : Les leçons d’une crise

Frémissement industriel et rigueur dans la gestion des finances publiques : Les leçons d’une crise

La dégringolade des prix des hydrocarbures n’a pas été appréhendée comme une sorte de fatalité pour le pays.

En 2017, le volet lié à l’industrie s’est vu démarquer de cette sinistrose créée par la chute drastique des prix du pétrole, voire la balance des paiements. Certes, le coût sur le plan financier a été bel et bien ressenti après le rétrécissement des rentrées en devises émanant de la recette fiscale pétrolière, mais la volonté de faire dans des alternatives qui cassent avec l’économie rentière a permis au pays de faire face à cette crise financière et économique en optant pour une stratégie qui consiste à diversifier notre économie et repenser de fond en comble l’approche économique en vigueur.

Dans ce sens, la stratégie économique nationale est en train de faire sa mue de façon considérable, le cas de l’industrie mécanique est plus qu’édifiant: ce secteur vient d’enregistrer une avancée palpable par rapport aux cinq dernières années.

Il est reconnu par les observateurs de la chose économique que l’industrie a fait des progrès notables en 2017 comme le secteur de l’automobile qui a connu le lancement de beaucoup de projets. L’industrie de l’automobile est maintenant enclenchée dans une perspective de faire de l’assemblage et le montage pour satisfaire la demande nationale et opter pour l’exportation vers l’Afrique d’ici peu. Le dernier projet qui vient de voir le jour en cette année 2017, c’est la mise en place de l’usine Peugeot qui est considérée comme investissement prometteur dans la filière mécanique et l’industrie de l’automobile. Il y a aussi les volets de la cimenterie et de la sidérurgie qui ont connu un redéploiement remarquable comme signe d’une économie diversifiée à la recherche de placements à l’extérieur du pays. D’ailleurs, c’est le cas pour le ciment dont le besoin national vient d’être satisfait, l’enjeu maintenant se pose au niveau d’une politique commerciale qui consiste à donner à cet élan une approche agressive, à savoir le défi de l’exportation du ciment.

Il faut rappeler que «la production nationale en produits sidérurgiques ne couvre que 30% à 35% des besoins du marché, tandis que la facture d’importation annuelle de cette catégorie de produits est évaluée à plus de 5 milliards de dollars pour près de six millions de tonnes», selon les sources de l’Ons. Par rapport au volet de la sidérurgie, l’industrie nationale vient d’assister à un redéploiement des plus retentissants dans ce secteur, étant donné que celui-ci a connu par le passé des entraves et des blocages qui ont fait que le pays faisait appel à l’importation pour satisfaire ses demandes par rapport à cette matière. Il en est ainsi de la mise en service du premier laminoir du complexe sidérurgique de Bellara (Jijel), de la remise en service des installations du complexe sidérurgique d`El Hadjar (Annaba), de l’extension du complexe sidérurgique algéro-turc «Tosyali Algérie» et pour combler ce déficit, plusieurs opérations ont été lancées durant l’année 2017. Il s’agit du lancement d’une usine de fabrication de tubes d’acier à Béthioua (Oran).

Ce secteur est considéré comme vecteur de la relance industrielle, c’est ce qui renseigne sur le volume lié à l’investissement qui avoisine les deux milliards de dollars, le complexe sidérurgique de Bellara est le fruit d’un partenariat entre l’entreprise Sider, le Fonds national d’investissement et Qatar Steel international. C’est dire que le secteur de la sidérurgie a été impliqué de la manière la plus forte dans cette nouvelle stratégie de la diversification de l’économie nationale après le recul des recettes pétrolières et ses conséquences sur la santé financière de notre économie. Il faut dire aussi que la filière de la pétrochimie a connu une relance perceptible durant l’année 2017. Cette filière a été pendant longtemps mise hors circuit industriel comme un choix stratégique en mesure de répondre aux besoins du marché national et à l’appareil industriel dont la pétrochimie est un élément important dans son existence et sa croissance. La stratégie du gouvernement s’est axée sur le développement du secteur de la pétrochimie à travers une valorisation locale optimale des hydrocarbures et des produits issus du raffinage. Sonatrach a conclu un protocole d`entente avec la société italienne Versalis (filiale du groupe ENI) ainsi qu’un contrat avec la société indienne EngineersIndia Limited (EIL) pour la réalisation d`études relatives à des projets pétrochimiques. La diversification de l’économie nationale a été corroborée par l’injection de moyens pour donner plus de sens à l’investissement dans le secteur du médicament, le textile et aussi dans des activités et filières qui relèvent de la sous-traitance. La filière de la sous-traitance a affiché une performance peu encourageante cette année. Mais le processus qui s’est mis en branle dans les secteurs multiples qui font de l’industrie un levier de décollage économique va donner à la filière de la sous-traitance dans tous ses aspects une dynamique perceptible durant la nouvelle année 2018. Tout compte fait, la crise engendrée par la chute brutale des prix des hydrocarbures, n’a pas été aussi ravageuse au point que l’économie nationale s’est vue carrément détruite, bien au contraire, cette crise liée à la chute des prix du pétrole a enclenché une dynamique comme signe annonciateur d’une nouvelle ère qui coupe court avec l’économie de la rente.

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