La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) a contesté jeudi l’écho donné au record supposé de faux centenaires en Algérie masquant des fraudes aux retraites versées par la France à d’anciens travailleurs immigrés rapporte l’AFP.
En 2010, la présidente d’une chambre de la Cour des Comptes avait fait état en Algérie d’« une proportion de centenaires qui paraît étrange » à la suite d’anomalies constatées dans le versement de pensions de retraites françaises à des retraités décédés. Ces remarques de la Cour des Comptes étaient fondées sur un contrôle très ciblé en 2007 à Merouana, dans les Aurès où, sur 111 retraités touchant une pension française, 8 étaient morts. Cette anomalie a donné naissance à un large écho sur internet au sujet de « retraités immortels » en Algérie fraudant la caisse de retraite française.
« De la réalité des chiffres très sincèrement, on ne peut pas induire qu’il y ait une fraude majeure ou une sous-estimation majeure des décès en Algérie », a déclaré à la presse le directeur général de la CNAV Pierre Mayeur qui faisait le point sur les fraudes aux retraites en 2010 en France et à l’étranger.
Fin 2010, on dénombrait 539 centenaires algériens touchant une pension française sur un total de 443.121 retraités, soit 0,12%, selon la Cnav. 123 décès de centenaires ont été déclarés.
« Il y a eu un buzz qui a une force de pénétration importante », a constaté Pierre Mayeur, qui a mis en cause la Cour des Comptes. « Il y a des phrases qui ont été dites et des phrases écrites qui me paraissent avoir été rapidement dites ou écrites, ça c’est clair », a déclaré le directeur de la CNAV.
Les contrôles seront néanmoins renforcés en Algérie, où est versée la plus grande proportion de retraites françaises à l’étranger (36%). Contrairement à la France où les décès de retraités lui sont communiqués directement par les services statistiques, la CNAV est informée des décès de pensionnés à l’étranger par le retour de « certificats d’existence » envoyés régulièrement aux familles et qui doivent être validés par les autorités locales. Si les certificats ne sont pas renvoyés dans un délai de deux mois, le versement de la pension est suspendu.