Fraudes aux examens du bac : Un cauchemar planétaire !

Fraudes aux examens du bac : Un cauchemar planétaire !
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Scandaleux ! Inacceptable ! Il n’y a pas eu de mots assez durs pour qualifier les cas de triche enregistrés chez nous aux épreuves du bac 2015, lequel aura concerné quelque 853 780 candidats.

Certains, outrés, semblant même avoir découvert ce phénomène et auraient sans doute espéré voir mobiliser 853 780 policiers ou surveillants pour éviter ce qu’ils n’hésitent pas à qualifier de «catastrophe nationale» !! Comme s’il s’agissait d’un mal exclusivement algérien. Qu’en est-il réellement ? A travers le monde, la triche lors d’examens décisifs revient à chaque session dans l’actualité. De la prestigieuse université de Harvard aux Etats-Unis à l’autre bout du globe, au Japon, en passant par les continents européen et africain, l’antisèche reste un des outils sur lequel veulent miser certains candidats et qui reste présente à chaque entame de ce type d’examen malgré les millions de dollars, d’euros, de yens ou de dinars qui sont mobilisés en moyens pour lutter contre…Quelles techniques utilisent les étudiants pour tricher lors des épreuves? Comment les écoles, les lycées et les universités luttent-ils contre les fraudeurs? Petit tour d’horizon dans différents pays du monde …

«Tant qu’il y aura des examens, il y aura des fraudeurs»

session – Les examens cruciaux que connaissent chaque année plusieurs pays du monde, sont l’occasion pour nombre de candidats de faire preuve d’ingéniosité en innovant en matière de… fraude.

A défaut de s’investir pour préparer leur examen afin d’accéder au stade supérieur, c’est en usant de techniques de triche toujours plus innovantes, mais surtout plus organisées que ces derniers espèrent construire leur avenir, parfois encouragés par leurs proches, leurs amis, voire les membres de leur famille. Pour réussir leur examen, ni la loi, ni les valeurs sociales, ni même la religion, ne peut les en dissuader. L’Algérie, à l’instar d’autres pays, a eu son lot d’innovations en la matière, durant cette session du baccalauréat 2015 qui auront donné des sueurs froides aux préposés du secteur de l’éducation. Pour autant, pour cette deuxième session du bac qui s’est déroulée sous sa gestion en tant que ministre de l’Education nationale, Mme Benghebrit a pu sauver l’essentiel. En effet, malgré ce qui a pu être colporté, attribué par les commentateurs à des parties soucieuses du devenir de la qualité de l’enseignement en Algérie, ou à d’autres qui digèrent encore mal la nomination de cette femme ou simplement d’une femme,  à ce portefeuille ministériel, il est un fait que personne ne remet en question : il n’y a pas eu de fuite de sujets. Les cas de triche enregistrés ont dans leur totalité été le fait de fraude qui ont suivi la remise des sujets. Tout a commencé à l’entame de l’épreuve par des sujets filmés à l’aide de smartphones dissimulés et mis en ligne sur les réseaux sociaux pendant l’examen. Les sujets de langue arabe ont été diffusés dès les premières minutes du début de l’examen. Rebelote dans l’après-midi, avec les sujets du deuxième examen, en sciences islamiques. Ils ont été partagés par les candidats accompagnés de la mention «demande d’aide». Des groupes fermés ont été constitués sur facebook entre les candidats et leurs complices pour obtenir les réponses. Idem pour les sujets de l’épreuve de mathématiques. Un mode opératoire qui demande un sang-froid sans égal qui ne peut provenir que de la profonde conviction du candidat de ne pas être à la hauteur du sujet qui lui est soumis. D’autant que les risques encourus ne sont pas sans conséquences sur l’avenir scolaire de l’étudiant. Les candidats tricheurs encourent en effet une interdiction d’examen de cinq ans. Elle est aggravée chez les candidats libres, puisqu’elle peut aller jusqu’à 10 ans. Pour de nombreux observateurs et notamment parmi les parents d’élèves, rien ne saurait être efficace si le laxisme permissif ambiant et cette facilité avec laquelle s’en sortent habituellement les fraudeurs continue à être érigée en mode de gestion. Le message qui sera envoyé aux prochains candidats, à travers le sort des 456 cas de fraudes et des 61 candidats fraudeurs exclus cette année, donnera certainement le ton de ce que sera le bac 2016…

Lyes Sadoun