Le 18e sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) s’est tenu ces 19 et 20 novembre 2022 Ă Djerba, en Tunisie. Durant ce sommet, on relève la prĂ©sence de 31 chefs d’Etat et de gouvernement, avec l’ambition de voir le bloc jouer un « rĂ´le accru » Ă l’international dans la rĂ©solution des crises en cours.
L’OIF, un espace de 88 pays membres, associĂ©s ou observateurs, doit affirmer « son influence dans un monde fracturé » par des crises multiples, a estimĂ© sa secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale Louise Mishikiwabo, au dĂ©but du sommet de deux jours.
Le PrĂ©sident de la RĂ©publique française, Emmanuel Macron a reconnu un dĂ©clin de la langue française au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Et s’est aussi prĂ©sentĂ© comme porteur d’ »un projet de reconquĂŞte » face au recul de l’usage de la langue de Molière.
Dès son arrivée à Djerba, le président français avait rencontré des jeunes ambassadeurs de la francophonie, soulignant qu’il fallait faire preuve de réalisme : « la francophonie s’étend par la démographie de certains pays, mais il y a aussi des vrais reculs ».
Quelles sont les causes du recul de l’utilisation du français au Maghreb ?
Dans ce sens, Macron affirme qu’il y a quelque 321 millions de francophones dans le monde et les projections font Ă©tat de 750 millions en 2050. Cependant, ce dernier souligne notamment la perte d’influence du français au Maghreb (AlgĂ©rie, Maroc et Tunisie) et en Afrique subsaharienne et dit qu’il faut ĂŞtre lucide et dĂ©plore que « dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu’il y 20 ou 30 ans ».
Et pour ce qui des raisons du recul de la langue française dans les pays du Maghreb, le chef d’Etat français invoque « des formes de résistances quasi politiques », mais aussi la facilité d’usage de l’anglais ou encore la difficulté d’accéder à des livres en français à des prix abordables.
Quand Macron lance une pique Ă Zemmour
En outre, souhaitant redonner son caractère universel, Emmanuel Macron se veut porteur d’un projet ambitieux qu’il qualifie un mot qui fait de suite rappeler Éric Zemmour. « La francophonie, ça doit ĂŞtre tout Ă la fois un espace de rĂ©sistance et de reconquĂŞte. Ce mot a Ă©tĂ© parfois pris par d’autres, Ă mes yeux Ă mauvais escient », glisse-t-il.
Pour incarner cette reconquĂŞte Ă©voquĂ©e par Macron, il a signĂ© avec son homologue tunisien KaĂŻs SaĂŻed, un accord pour renforcer l’enseignement du français. De plus, la France va octroyer un prĂŞt de 200 millions d’euros Ă la Tunisie. Pour finir, Emmanuel Macron souhaite faire de 2024 une date clĂ© en accueillant le sommet de la Francophonie, Ă quelques semaines des Jeux olympiques.