François Hollande n’exclut pas une intervention en Syrie

François Hollande n’exclut pas une intervention en Syrie

Sur France 2, le chef de l’Etat a proposé de renforcer les sanctions contre le régime de Bachar el-Assad dans le cadre de l’ONU. Les États-Unis jugent qu’une intervention militaire est à ce stade inappropriée. Parmi les autres sujets abordés, Smic et réduction des déficits.

• Une intervention en Syrie «pas exclue»

Au lendemain du massacre de Houla, François Hollande a assuré qu’une intervention militaire «n’est pas exclue à condition qu’elle se fasse dans le respect du droit international, c’est-à dire par une délibération du Conseil de sécurité» de l’Onu. Mais quelques minutes plus tôt, la Maison Blanche assurait par la voix de son porte-parole qu’une intervention n’était pas la décision appropriée pour le moment car elle conduirait à davantage de chaos et de carnages.

François Hollande a également prôné la recherche d’autres moyens pour résoudre la crise syrienne. A trois jours de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine à Paris, il a dit espérer convaincre les membres clés du conseil de sécurité de l’Onu de condamner le régime syrien. «A moi, à d’autres, de convaincre Russes et Chinois et aussi de trouver une solution qui ne serait pas forcément militaire», a-t-il dit. «Car la pression elle doit se faire dès à présent pour chasser le régime de Bachar al-Assad. Nous devons trouver une autre solution».

• Une hausse du Smic qui ne déstabilise pas les PME

Au soir de la rencontre entre le premier ministre Jean-Pierre Ayrault et les syndicats à Matignon, François Hollande est revenu sur la question du Smic. Le «coup de pouce» qui sera donné au salaire minimum ne devra pas déstabiliser les entreprises, a-t-il déclaré. «Le chemin d’équilibre, c’est de permettre à des salariés qui sont payés au Smic, qui n’ont pas été revalorisés en terme de pouvoir d’achat depuis 5 ans d’avoir un coup de pouce, et en même temps de ne rien faire qui puisse déséquilibrer notamment les petites et moyennes entreprises qui sont aujourd’hui dans une difficulté notamment de compétitivité», a expliqué le chef de l’Etat, sans se prononcer sur l’ampleur de la hausse. Reçue à Matignon, la présidente du Medef Laurence Parisot a invité à une grande prudence sur tout ce qui pourrait augmenter les coûts de production sous peine de voir les plans sociaux augmenter au deuxième semestre.

• «Je tiendrai tous mes engagements»

François Hollande a promis de tenir «tous» ses engagements de la campagne sur la durée de son quinquennat tout en respectant les engagements de réduction des déficits publics , qui doivent être ramenés à 3% du PIB en 2013 et à zéro en 2017. Le chef de l’État a assuré qu’il avait «anticipé ce qui allait être annoncé, c’est à dire une croissance légèrement plus faible». La Commission européenne table sur 0,5% la croissance en France cette année, chiffre sur lequel François Hollande avait bâti son programme économique. Pour compenser cette croissance atone, «nous trouverons des économies ailleurs mais je veux dire aux Français que nous n’allons pas baisser les bras», a poursuivi le chef de l’Etat.

Faisant allusion aux élections législatives des 10 et 17 juin, François Hollande a demandé «aux Français qu’ils fassent en sorte qu’il y ait une majorité pour le changement». «C’est ce qui me permettra de tenir mes engagements», a-t-il assuré, citant la réforme des retraites et la création d’une banque publique d’investissement.

• «Nous sommes respectés» à l’international

Sur son baptême du feu avec les grands dirigeants du monde, notamment lors sommets du G8 et de l’Otan aux Etats-Unis, François Hollande s’est réjoui d’être «le président d’un grand pays». «Nous sommes respectés. Nous sommes attendus. Il ne peut pas y avoir d’intimidation pour un pays comme la France, pour celui qui représente la France. Et je l’ai immédiatement constaté du côté de mes interlocuteurs, qui peuvent ne pas être d’accord avec moi, c’était le cas de Mme (Angela) Merkel sur la question de la croissance, et en même temps elle prenait en compte le vote des Français», a fait valoir le président. S’agissant de sa relation avec le président américain, Barack Obama, il a noté: «Portant moi-même l’enjeu de la croissance, j’ai rencontré une part de son attente (…) Ce qui se passe en Europe a des répercussions aux Etats-Unis, donc nous sommes liés».