FRANÇOIS HOLLANDE ENTAME AUJOURD’HUI UNE VISITE D’ETAT DE DEUX JOURS EN ALGÉRIE ACCOMPAGNÉ D’UNE IMPORTANTE DÉLÉGATION «L’Algérie millénaire» à la rencontre de la «France historique»

FRANÇOIS HOLLANDE ENTAME AUJOURD’HUI UNE VISITE D’ETAT DE DEUX JOURS EN ALGÉRIE ACCOMPAGNÉ D’UNE IMPORTANTE DÉLÉGATION  «L’Algérie millénaire» à la rencontre de la «France historique»

«La France historique salue l’Algérie indépendante». C’est par ces mots que le président Valéry Giscard d’Estaing entame la première visite en Algérie d’un chef d’Etat français depuis l’Indépendance, en descendant de l’avion qui venait d’atterrir sur le sol algérien.

«L’Algérie millénaire salue la France historique», avait rétorqué Mouloud Kacem Aït Belkacem. C’était le 10 avril 1975. Les discussions qui se sont déroulées entre les présidents Valéry Giscard d’Estaing et Houari Boumediène s’étaient centrées sur l’amélioration des relations économiques.

Il s’agit, cependant, avant tout de «réunir les conditions d’un dialogue fécond pour dégager des perspectives à la mesure des potentialités et des volontés politiques», des deux pays, est-il noté. Invité par François Mitterrand, le défunt président Chadli Bendjedid est le premier chef d’État algérien à effectuer une visite officielle en France. Le président français qualifie cette visite de courageuse et «décisive pour que le passé cède devant le présent et l’avenir».

En juillet 1973, il y avait eu la visite officielle d’un responsable algérien en France. En effet, pour la première fois depuis l’Indépendance, un membre du gouvernement algérien se déplace à Paris en visite officielle. Il s’agit d’Abdelaziz Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères, qui avait été reçu par le président Georges Pompidou. Cette visite intervient, a-t-il été noté, à un moment de fortes tensions en France avec la multiplication des actes racistes et l’assassinat d’un conducteur de bus à Marseille par un immigré algérien. Au cours de l’année, 50 Algériens sont tués en France, est-il rappelé.

En décembre 2007, le président sortant Nicolas Sarkozy effectue une visite en Algérie. Celle du président Abdelaziz Bouteflika en France était attendue juste après.

La visite tant attendue n’a finalement pas eu lieu. Cinq années plus tard, c’est le successeur de Sarkozy à l’Elysée, le président François Hollande, qui arrive en Algérie pour une visite devant le conduire à Alger et Tlemcen.

Le président François Hollande, qui a reconnu la répression sanglante du 17 octobre 1961, a choisi de se rendre en Algérie avant le Maroc.

Ce qui est qualifié de «nouveau départ» dans les relations entre les deux pays après la «froideur» politique qui s’est interposé entre l’Algérie et la France, depuis 2005 avec la «loi sur les aspects positifs de la colonisation» votée à l’Assemblée nationale française. Le programme de François Hollande semble des plus chargés, une actualité qui a la double caractéristique de rapprocher et éloigner, à la fois, les deux pays.

Il s’agit de la situation au nord du Mali, l’octroi de visas en déclin pour les étudiants algériens, la demande de reconnaissance des crimes commis par le colonialisme français, l’affaire des sept moines de Tibhirine assassinés par les terroristes du Groupe islamique armé (GIA), et les investissements français en Algérie. L’Algérie comme la France ont besoin l’un de l’autre dans un monde confronté au défi du terrorisme et de la crise financière.

L’Algérie compte, rappelle-t-on, la communauté arabe la plus importante en France. La France, frappée de plein fouet par la crise financière, a des intérêts économiques considérables en Algérie. Les deux pays rencontrent, cependant, des obstacles dans un rapprochement souhaité par les deux peuples. En France, par exemple, François Hollande fait face,

pour la reconnaissance des crimes commis par l’armée française lors de sa colonisation de l’Algérie, à des difficultés de la part d’une partie de l’opinion publique française, dont l’UMP de Nicolas Sarkozy et le Front national de Jean-Marie Le Pen.

M. A.