Un Franco-Algérien considéré comme un cadre d’el-Qaëda jugé à Paris

Un Franco-Algérien considéré comme un cadre d’el-Qaëda jugé à Paris

Il était présenté par les services occidentaux comme un cadre historique d’el-Qaëda : le Franco-Algérien Naamen Meziche, alias Abou Barae, comparaît depuis lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris pour “association de malfaiteurs terroriste criminelle”.

La justice reproche à cet homme de 47 ans de s’être rendu en Afghanistan pour combattre au côté d’el-Qaëda. Il aurait fait allégeance à l’organisation terroriste, suivi des entraînements militaires et combattu avant d’intégrer une unité destinée à commettre des attentats en Europe. Des faits passibles de vingt ans de réclusion criminelle.

Interrogé par la présidente, Jacqueline Audax, après l’exposé des faits, l’accusé a répondu : “Je les conteste”.

Naamen Meziche, barbe et cheveux courts, explique s’être rendu en Afghanistan pour repérer un lieu pour faire la hijra avec sa famille (émigration vers une terre d’islam) et s’être retrouvé coincé, contraint de rejoindre el-Qaëda pour avoir une chance de retourner en Allemagne où il résidait. “Mais je n’ai pas réalisé que cela durerait des mois et des mois”, a-t-il dit d’une voix douce, colorée d’un accent allemand.

Né à Paris, Naamen Meziche a grandi à la wilaya de Constantine en Algérie avant de rejoindre Hambourg où il passé l’essentiel de sa vie, hormis un bref séjour en 1992 en France pour obtenir une carte d’identité française. En Allemagne, il fréquentait la mosquée Al-Qods où se retrouvaient des membres de la cellule dite de Hambourg, dont Mohamed Atta, impliqués dans les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Peu avant les attentats, il a épousé la fille du prédicateur extrémiste de la mosquée, Mohamed al-Fizazi. Celui-ci sera par la suite écroué au Maroc pour son rôle dans les attentats de Casablanca qui firent 45 morts en 2003.

Selon un policier français de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui a témoigné lundi, ce mariage lui a sans doute servi de sésame pour intégrer rapidement les rangs d’el-Qaëda où d’ex-terroristes jugés en Allemagne ont affirmé qu’il était “reconnu et respecté” par la hiérarchie du groupe.

Un proche de Ben Laden, Younis al-Mauritani, ancien chef des opérations extérieures d’el-Qaëda chargé de planifier des attentats en Europe et arrêté au Pakistan en 2011, a rapporté aux enquêteurs avoir personnellement reçu l’allégeance de Meziche à el-Qaëda. Autrement dit son “engagement à se soumettre et à obéir aux ordres, quels qu’ils soient, d’Oussama Ben Laden”, a précisé la présidente.