Franchise en Algérie, Ni interdite ni autorisée

Franchise en Algérie, Ni interdite ni autorisée

L’Algérie ne dispose pas encore d’une législation propre à la franchise.

Par définition, une franchise est “un accord par lequel une entreprise, le franchiseur, accorde à une autre entreprise, le franchisé, le droit de commercialiser des types de produits et/ou services, en échange d’une compensation financière directe ou indirecte”. En d’autres termes, un excellent moyen de s’implanter dans un marché dit porteur, et commercialiser des produits de marque. En une décennie, soit depuis 2003 exactement avec l’ouverture réelle du créneau en Algérie, des dizaines de contrats de partenariat en franchise ont été noués et plusieurs enseignes élargissent progressivement leurs réseaux de magasins alors que de grandes marques de distribution spécialisée, et pas des moindres, continuent d’afficher leur intérêt pour une implantation directe. Sans être exhaustive, on parle de plus de 100 franchises, la liste des enseignes présentes est assez significative : Hippopotamus pour la restauration rapide et grill, Dessange International et Yves Rocher pour la coiffure et le cosmétique, Springfield et Mango dans le prêt-à-porter, Guy Degrenne pour la décoration et arts de la table, Speedy pour l’entretien et la réparation automobiles. Cet intérêt pour la franchise commerciale se développe, à la fois, à la faveur du lancement des grands centres commerciaux, mais surtout, à la faveur d’une demande qui existe et qui est bien là. Les Algériens sont à la recherche de qualité. Même si le paysage actuel laisse à penser que la franchise a pris de d’ampleur dans notre pays, pour autant, des contraintes majeures brident le développement de cette pratique.

On citera, à ce titre, les expériences ratées de l’enseigne Carrefour qui après deux ans d’activité, s’est retiré suite à la rupture des relations contractuelles le liant à son distributeur. De même que les enseignes Naf Naf, Celio ou Etam. Il faut dire que question réglementation, l’Algérie enregistre un déficit en la matière.

La franchise n’est pas correctement encadrée légalement et réglementairement en Algérie, si ce n’est pas du tout. La franchise n’est ni interdite ni autorisée.

Le code de commerce cite et organise la fonction de distribution, sans pour autant s’en référer à la franchise. Pourtant, la présence des plus grandes marques internationales en Algérie, dont le nombre ne cesse d’évoluer, est la preuve tangible du recours à ce type de partenariat commercial. Par ailleurs, le concept de franchise peut constituer une solution au problème des marchés informels et de la contrefaçon qui minent l’économie algérienne.

S. S