Promis par François Hollande lors de la campagne présidentielle, le droit de vote des étrangers aux élections locales tarde à se concrétiser. « Le temps presse », s’impatientent 75 députés PS dans une tribune publiée dans « Le Monde » datée de mardi. « Le droit de vote des étrangers aux élections, c’est maintenant », proclame en titre la tribune.
Les signataires rappellent le 50e engagement de campagne de François Hollande: « J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans ». Or, depuis la victoire de la gauche à la présidentielle, le gouvernement ne semble guère pressé de mettre en œuvre une promesse formulée, déjà, par François Mitterrand en 1981 mais jamais concrétisée.
Interrogé dans « Le Monde », le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a les deux pieds sur le frein: « Est-ce que c’est aujourd’hui une revendication forte dans la société française? Un élément puissant d’intégration? Non. Ça n’a pas la même portée qu’il y a trente ans. Aujourd’hui, le défi de la société française est celui de l’intégration », déclare-t-il.
« A la veille de la reprise des travaux parlementaires, le temps presse », estiment en revanche les 75 signataires de la tribune, parmi lesquels figurent Patrick Bloche (Paris), Jérôme Guedj (Essonne), Elisabeth Guigou (Seine-Saint-Denis), Razzy Hammadi (Seine-Saint-Denis), Annick Lepetit (Paris), ou Patrick Menucci (Bouches-du-Rhône).
Car « mettre en place le droit de vote et d’éligibilité des étrangers aux élections municipales ne se fera pas en un jour », cette réforme nécessitant de modifier la Constitution. « Nous sommes d »avis que la réforme doit intervenir rapidement, pour se donner les moyens de l’appliquer lors des prochaines municipales », insistent-ils. (Sipa)