France : Virés de leur travail car ils font Ramadhan

France : Virés de leur travail car ils font Ramadhan

Quatre animateurs de colonie de vacances travaillant pour la mairie de Gennevilliers, une commune française située dans le département des Hauts-de-Seine dans la banlieue Nord-Ouest de Paris ont été suspendus depuis vendredi car ils faisaient le Ramadhan. C’est ce que rapportent ce lundi plusieurs médias français.

Selon le récit des victimes de cette mesure discriminatoire anti-religieuse, leur responsable hiérarchique les soupçonnerait de jeûner. Le motif de la révocation de Samir, Moussa, Nassim et Mehdy est que « jeûner quand on s’occupe de jeunes ne serait pas dans la politique de la mairie de Gennevilliers ».



Ils sont coupables de « l’irréparable erreur professionnelle de ne pas s’alimenter ». L’une des victimes a confié que « c’était vendredi dernier. On a reçu la visite du responsable des centres de vacances. Il est venu voir si tout se déroulait correctement avec les enfants – et c’était le cas – puis il est venu déjeuner avec nous. Il s’est mis à ma table, et a remarqué qu’à l’heure du déjeuner je ne mangeais pas et Moussa non plus ».

Ces deux derniers sont alors convoqués l’un après l’autre durant l’après-midi. L’administration de la mairie Gennevilliers a évoqué l’article 6, selon Nassim qui a indiqué que « je devais me restaurer et m’hydrater convenablement et que dans le cas contraire cela pouvait mettre en danger la sécurité des enfants. Je lui ai alors répondu que je m’étais hydraté et restauré convenablement et qu’en aucun cas je pouvais risquer de mettre en péril la sécurité des enfants »

Le soir même, le responsable aurait pris la parole devant toute l’équipe et aurait annoncé qu’en vertu de cet article 6, les deux animateurs seraient licenciés. Certains animateurs se sont opposés à cette décision par solidarité alors que Moussa et Nassim ont exigé une preuve de leur licenciement.

Les moniteurs ont fini par obtenir une « suspension » et on leur a expliqué qu’il ne s’agit plus d’un licenciement et qu’ils seraient payés jusqu’à la fin de leur contrat (le 26 juillet). Entre-temps, Samir directeur adjoint de la colonie, était remonté avec un groupe à Paris puis il devait rejoindre la colonie avec un autre groupe le lendemain.

Ce même jour, qui se trouve être le premier jour du Ramadhan, il reçoit un appel de son directeur qui lui demande s’il compte jeûner. « Oui, peut-être, je ne sais pas, de toute façon c’est personnel et tu n’as pas à me le demander » lui oppose-t-il. Cette réponse lui vaudra lui aussi une suspension. Le quatrième animateur, Mehdy, lui aussi faisant le jeûne, a été informé de la décision par son collègue Samir.

Le motif « Ramadhan » n’est pas explicitement cité dans la mesure de suspension prise à l’encontre de ces animateurs mais il est fait référence à cet article 6 de leur contrat de travail qui stipule que les animateurs doivent « veiller à ce que les enfants et eux-mêmes se restaurent et s’hydratent convenablement et en particulier durant les repas ».

Les quatre animateurs sont toujours en attente d’une réponse mais ne comptent pas en rester là. Ils estiment que c’est clairement leur liberté de culte qui a été bafouée et envisagent d’instruire cette affaire en justice.