La visite d’une importante délégation du département du Commerce américain, du 17 au 20 février en cours, renseigne sur l’intérêt accordé aux opportunités d’investissement en Algérie.
L’Algérie joue sur tous les fronts et impose, désormais, les règles du jeu à ses partenaires. Forte de 150 milliards de dollars à investir dans le cadre du quinquennat en cours, l’Algérie fait rêver les Américains mais fait craindre à l’Europe, notamment à la France, de perdre une bonne partie de son gâteau algérien.
Ni les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 ou encore moins le ton durci des autorités algériennes suite aux mesures prises par la France et les USA considérant l’Algérie pays à risque, ne semblent dissuader ces deux puissances.
Celles-ci tiennent bon et ne comptent pas lâcher prise, d’autant qu’il s’agit d’affaires et d’argent. L’Algérie, de son côté, ne fait pas marche arrière sur le plan économique, malgré les pressions ayant suivi la LFC 2009, et passe à l’offensive en menaçant d’appliquer le principe de réciprocité, sur le plan politique.
La visite d’une importante délégation du département du Commerce américain, du 17 au 20 février en cours, renseigne sur l’intérêt accordé aux opportunités d’investissement en Algérie.
Entre autres secteurs ciblés par ces entreprises, il est à citer notamment le BTP, les télécommunications, la défense, les ressources en eau, etc. Le pays de l’oncle Sam avait, il y a quelques jours, dépêché la sous-secrétaire d’Etat adjointe chargée du Maghreb et du Proche-Orient, Mme Janet Sanderson pour tenter de calmer la colère des autorités algériennes et a tenu à annoncer une éventuelle révision de ladite liste.
Aucune date ni échéance n’ont été arrêtées à cet effet, mais l’administration Obama a bien exprimé sa volonté de ne pas entrer en crise avec Alger. La France dont les relations avec l’Algérie ne sont pas au beau fixe risque, quant à elle, de beaucoup perdre à l’avenir.
Il y a quelques jours, El Hachemi Djaâboub a accusé la France d’aimer l’argent de l’Algérie «mais pas les Algériens». Une déclaration à travers laquelle le ministre du Commerce a laissé entendre que l’Hexagone doit revoir ses copies en Algérie.
Ajoutant qu’il est «honteux que les Algériens dont les importations de la France ont atteint les 6 milliards de dollars en 2009 soient considérés parmi les ressortissants de pays à risque».
Des propos, on ne peut plus clairs, qui annoncent la couleur des relations bilatérales entre les deux pays et la position de l’Algérie tant sur le plan diplomatique qu’économique.
Les responsables algériens, conscients de l’importance des opportunités d’investissements qu’offre le pays, ont décidé de ne pas avoir froid aux yeux. Il y a quelques jours, il a été annoncé également l’amendement de certaines dispositions de l’accord d’association avec l’Union européenne.
El Hachemi Djaâboub, à ce sujet, a affirmé que l’UE n’a pas aidé l’Algérie à adhérer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et que les pays qui se sont opposés à l’adhésion de l’Algérie font partie de l’UE.
Bien que la délégation de l’Union européenne ayant séjourné la semaine passée en Algérie a exprimé son insatisfaction des mesures prises dans le cadre de la LFC 2009, mais elle ne s’est tout de même pas opposée à la décision algérienne de réviser certains points de l’Accord d’association. Un accord qui était, jusque-là, plutôt bénéfique pour la partie européenne.
Aomar F.