France : une femme jugée pour avoir insulté Macron sur Facebook

France : une femme jugée pour avoir insulté Macron sur Facebook

Une quinquagénaire, militante « gilets jaunes », a été interpellée par trois policiers le 24 mars à cause d’un post Facebook dans lequel elle traite Emmanuel Macron d' »ordure ». Elle sera jugée le 20 juin pour « injure publique » envers le Président.

« L’ordure va vous parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est toujours à la télévision que l’on trouve les ordures. » Ce message posté sur Facebook à la veille de l’interview d’Emmanuel Macron aux journaux de TF1 et de France 2, mercredi 22 mars 2023, a donc valu à son autrice une interpellation à son domicile et une garde à vue. Elle sera jugée le 20 juin pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » et « injure au président de la République » après une plainte déposée par la sous-préfecture. Cette quinquagénaire et militante des Gilets jaunes encourt jusqu’à 12 000 euros d’amende, a annoncé Mehdi Benbouzid, le procureur de Saint-Omer.

La sous-préfecture avait déposé une plainte contre cette militante des Gilets jaunes pour « injure au président de la République » et signalait une seconde publication, pour laquelle la qualification d’outrage « n’a pas été retenue » par l’enquête. Il s’agissait d’une photographie, « diffusée par une autre militante », la montrant en train de « poser » devant une « inscription à la peinture jaune fluo sur la chaussée » d’un rond-point, qui insultait aussi le chef de l’État.

Selon le procureur, « généralement peu de plaintes » sont déposées pour ce type de faits, précisant que cette infraction est « punie d’une amende délictuelle de 12 000 euros », mais « pas par de la prison ». « On veut faire de moi un exemple », a déploré cette femme auprès du quotidien La Voix du Nord, évoquant de très nombreuses insultes proférées sur les réseaux sociaux à l’encontre du président.

Les réseaux sociaux s’emballent suite à l’interpellation de la quinquagénaire

La révélation de l’interpellation de cette militante a fait réagir massivement sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes se sont interrogés sur cette limite de la liberté d’expression, certains y voyant le retour du crime de lèse-majesté.

Le hashtag « #MacronOrdure » a été propulsé parmi les sujets les plus discutés sur Twitter mercredi à la mi-journée. D’après les outils d’analyse Get Day Trends et Trends24, ce sujet de discussion a généré plus de 60.000 tweets lors des dernières 24 heures, avec parmi eux, de nombreux internautes reprenant à leur compte l’injure envers le Président.

Depuis, beaucoup s’interrogent également sur la disparition du hashtag des classements affichés sur Twitter alors qu’il figure toujours parmi les plus discutés sur les outils tiers. Sollicité par RTL, l’Élysée assure qu’aucune demande n’a été faite en ce sens auprès de la plateforme.