Une délégation de rebelles touareg du MNLA sera reçue jeudi après-midi à Paris au ministère des Affaires étrangères dans le cadre de la résolution du conflit dans le nord du Mali occupé par des groupes islamistes armés, a annoncé le porte-parole du Quai d’Orsay Philippe Lalliot.
Cette rencontre officielle avec des « hauts fonctionnaires » du ministère aura lieu à la demande du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) dont une délégation est arrivée mercredi dans la capitale française, a précisé M. Lalliot lors d’un point de presse. Elle survient alors que Paris est en pointe dans les préparatifs d’une force armée internationale – composée de soldats africains et soutenue par les Occidentaux – devant intervenir avec l’aval de l’ONU dans le nord du Mali pour en chasser les groupes armés islamistes.
Ces groupes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) contrôlent totalement la partie nord du Mali depuis la fin juin, après en avoir chassé les Touareg du MNLA. Le MNLA s’est jusqu’ici opposé au déploiement d’une force internationale, assurant être en mesure de « faire le travail » lui-même, avec l’appui logistique des Occidentaux.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a indiqué jeudi matin que l’ONU allait « donner son feu vert début décembre » à une intervention armée dans le nord du Mali. Mais, a-t-il rappelé, « il faut d’abord reconstituer les forces maliennes et que les pays voisins fournissent des éléments. C’est une affaire qui relève d’abord des Africains« .
Selon Philippe Lalliot, « le dialogue que soutient la communauté internationale ne peut être envisagé qu’avec les groupes qui renoncent à la violence et acceptent l’intégrité territoriale du Mali« . « L’établissement d’un dialogue entre les autorités de Bamako et les groupes non-terroristes du Nord Mali est urgent, au moment où le Conseil de Sécurité des Nations unies, à la demande de l’Union africaine, s’apprête à autoriser le déploiement d’une force africaine« , a déclaré le porte-parole français.
« Cette rencontre sera pour nous l’occasion de rappeler au MNLA la part d’effort qu’il doit effectuer, en renonçant à sa revendication d’indépendance, pour que la paix soit durablement rétablie au Mali« , a-t-il ajouté. Le MNLA et le groupe islamiste armé Ansar Dine ont fait vendredi une offre de dialogue à Bamako pour sortir de la crise.
Alors que le MNLA plaide désormais pour une « autodétermination » du nord du Mali, Ansar Dine a de son côté fait d’importantes concessions, annonçant notamment renoncer à imposer dans tout le Mali la charia (loi islamique) – que les islamistes armés appliquent avec une extrême rigueur -, sauf dans son fief du Kidal (nord-est).