Le Franco-Algérien Abelhamid Hakkar, incarcéré depuis 27 ans en France pour le meurtre d’un policier qu’il a toujours nié, va bénéficier d’une libération conditionnelle le 20 mars prochain.
Le tribunal d’application des peines de Colmar, dans l’est de la France, a rendu cette décision le 12 janvier, mais elle n’est devenue définitive que lundi, a précisé à l’AFP Me Marie-Alix Canu-Bernard, son avocate.
Abdelhamid Hakkar 56 ans, compte parmi les plus anciens détenus de France. Après sa libération, il sera placé sous bracelet électronique au sein de sa famille à Besançon (est) et travaillera dans une association de réinsertion de détenus, a-t-elle précisé.
Dans sa décision, le tribunal de Colmar a souligné que » on ne parvient plus à trouver de sens à l’incarcération du requérant « , a rapporté Me Canu-Bernard. » C’est ce que je dis depuis dix ans. Mon client est admissible à la libération conditionnelle depuis septembre 2000″, a souligné l’avocate.
Abdelhamid Hakkar a été condamné à trois reprises à la perpétuité pour le meurtre en 1984 à Auxerre (centre) d’un policier qu’il nie avoir commis: en 1989, en 2003 à la suite d’une saisine de la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui a annulé la précédente procédure, et en appel, en 2005.
Au cours de sa détention, il a été transféré à 45 reprises et a passé 12 ans à l’isolement. Il a été condamné dans l’intervalle à diverses peines pour des délits pendant son incarcération, dont quatre tentatives d’évasion.
En 2008, il avait observé une grève de la faim pendant 42 jours pour » dénoncer l’acharnement de la justice française contre lui « . En 2006, M. Hakkar avait signé avec neuf autres détenus condamnés à perpétuité un texte réclamant » le rétablissement de la peine de mort « , qu’ils disaient préférer à la » perpétuité réelle » les faisant » crever à petit feu « .