Neuf chambres du 7e étage de l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) avaient été réservées et aménagées pour un riche émir du Golfe du 8 au 14 mai dernier. L’émir en question a demandé plusieurs aménagements comme l’installation de douchettes dans les WC ou de mobilier. Des douchettes ont été installées dans les toilettes et retirées depuis, du mobilier comme des chaises et un canapé ont été sortis des réserves de l’établissement et le patient s’est attaché les services d’un traiteur, selon le syndicat SUD.
Toutefois, « il n’a jamais eu d’infirmières ou d’aides-soignantes dédiées. Les règles du fonctionnement du service ont été respectées », précise le patron de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ajoutant qu’un devis a été réalisé en amont de l’hospita-lisation et payé en totalité par le patient. «A un moment où nous avons besoin de tous les moyens pour soigner les plus modestes, gagner de l’argent sur ces patients qui en ont les moyens, cela ne me choque pas », déclare Martin Hirsch ce dimanche matin. L’accueil de cet homme d’affaire « n’a pas été fait au détriment de malades français », assure t-il en rappelant que les patients étrangers paient « 30 % plus cher que le tarif de la Sécurité sociale ».
L’AP-HP souligne que si le patient a réservé neuf chambres, c’est pour des «contraintes de sécurité» et que la date a été choisie «en raison de la baisse d’activité inhérente» aux longs week-ends et n’a «en aucun cas pénalisé les autres patients». Et de préciser que sur les quatre premiers mois de l’année, 1 000 riches patients étrangers ont été accueillis, « ce qui représente 0,4 % de nos patients » et a permis « de dégager une marge de 2,5 millions d’euros »