France : quand les sans-papiers étrangers se disent « Algériens »

France : quand les sans-papiers étrangers se disent « Algériens »

Les migrants clandestins demeurent un sujet névralgique pour le pays d’origine, mais aussi pour le pays “hôte”. Ces derniers franchissent les frontières illégalement et mènent une vie extrêmement difficile dans une fuite continue de la police, car une fois arrêtés, ils seront réacheminés.

Ce sujet était justement au cœur de la crise algéro-française, car la décision de réduction drastique du nombre de visas que l’Algérie a boudé était, selon les responsables de l’Hexagone, une réponse à “l’inertie” de l’Algérie quant à la récupération de ses ressortissants en situation irrégulière.

D’autres souffrent aussi de ce sujet, mais ils sont très peu connus : les escorteurs. En effet, au sein de la police aux frontières (PAF), ils sont chargés d’accompagner les étrangers reconduits.

Ces derniers ont expliqué, dans une déclaration au média fanais Le Progrès, la difficulté d’expulser des étrangers en situation irrégulière. Pour mettre en œuvre les décisions d’expulsion, il faut avoir un laissez-passer consulaire du pays d’origine. Pour ce faire, sa nationalité doit être définie et son pays d’origine doit le reconnaître comme ressortissant.

Certains sans papiers étrangers se passent pour des Algériens

« On ne peut quasiment plus éloigner les ressortissants d’Algérie, de Tunisie et du Maroc. On a énormément de difficultés avec l’Algérie. Comme on a du mal à les faire partir, les expulsables se disent algériens. À nous de prouver de quelle nationalité ils sont. Certains donnent quinze alias différents », a expliqué un employé de la PAF.

Ainsi un cercle vicieux se crée ; la personne fait objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), elle est mise dans un centre de rétention administrative (CRA) et lorsque son séjour dans ce centre arrive à terme et qu’elle n’a toujours pas reçu de laissez-passer consulaire, elle est remise dehors, pour ensuite être rencontrée, reconduite et rebelote.

Prononcé, mais pas exécuté

En France, on prononce 100 000 OQTF par an et 1/10 sont exécutés. Pour le 1/0 exécutés, les escorteurs essayent d’abord d’accompagner psychologiquement ces individus, et pourtant, ils reçoivent souvent en retour des cris, des menaces de suicide et des insultes.

Alors que certains trouvent qu’il faut mettre en place des règles plus drastiques pour résoudre ce problème, d’autres disent qu’il faut tout simplement les régulariser et les intégrer dans la société, au lieu de nourrir ce cercle sans fin, déployant des efforts astronomiques, en vain.