Les autres candidats estiment que le Nicolas Sarkozy devrait plutôt faire un bilan de son règne et se pencher sur les problèmes d’ordre socioéconomique des Français.
«C’est pas l’école, c’est pas la santé, c’est pas le pouvoir d’achat, c’est pas le logement, c’est pas les transports, c’est pas les bouchons en Ile-de-France, c’est pas les transports collectifs, c’est pas tout ça : c’est l’immigration ! C’est par ces phrases qu’a réagi, ce matin, le porte-parole du Parti socialiste ( PS), Benoît Hamon, au discours du président-candidat, Nicolas Sarkozy qui a menacé, hier, de sortir la France de l’espace Schengen.
«Ce qui est derrière tout ça, c’est l’obsession de Nicolas Sarkozy qui consiste à dire depuis le début de sa campagne présidentielle que le problème central de la France c’est l’immigration», a jouté le porte-parole du PS. Pour le candidat socialiste François Hollande, favori des sondages, le chef de l’Etat ne parle ni de son bilan ni de ses projets et est dans une fuite en avant électoraliste. «On a eu ni l’expression de sa fierté de ce qu’il avait fait ni la présentation de ce qu’il nous proposait», a-t-il dit hier sur M6. «C’est un candidat qui est aujourd’hui dans une fuite en avant.» Le socialiste Michel Sapin a vu chez Nicolas Sarkozy une «posture» mais pas de projet. «Une fois encore, celui qui a été président de la République pendant cinq ans s’aperçoit au bout de cinq ans qu’il y a un sujet très important qu’il faut maintenant traiter (…) Mais pourquoi ne l’a-t-il pas traité ?», s’est-il interrogé ce matin sur France Inter. Le centriste François Bayrou a ironisé sur la menace de quitter Schengen. «Entre la Belgique et la France, entre l’Allemagne et la France, entre l’Italie et la France, on va remettre les barrières repeintes en blanc et rouge et les douaniers vont être recrutés de nouveau», a-t-il dit, ce matin, sur RTL.»Tout ça n’aura pas lieu et tous ceux qui nous écoutent savent que ça n’aura pas lieu», a ajouté le président du Mouvement démocrate. Dans l’ensemble, les concurrents de Nicolas Sarkozy l’accusent de fuir le débat sur les questions essentielles en prétendant que l’Europe et l’immigration sont les sources des problèmes de la France. Le président-candidat n’a quasiment pas abordé les thèmes du chômage ou des finances publiques, jugés prioritaires par les Français, lors de son meeting hier à Villepinte, préférant lancer un ultimatum à l’Europe sur les accords de Schengen sur la circulation des personnes. Il a menacé de «suspendre la participation» de la France si un «gouvernement politique de Schengen» n’était pas mis en place «dans les douze mois». «Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation. Ils doivent être révisés. Il faut mettre en œuvre pour Schengen une réforme aussi structurelle que celle que nous venons de mettre en œuvre pour l’euro», a lancé le président-candidat, pour qui «on ne doit pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules mains des technocrates et des tribunaux». Il a plaidé pour «des instruments de gestion des crises qui permettent d’assister les pays confrontés à des circonstances exceptionnelles et un front commun dans la lutte contre l’immigration clandestine».
R.I/Agences