France / Présidentielle,Les arguments du candidat Sarkozy

France / Présidentielle,Les arguments du candidat Sarkozy

Le Président français, Nicolas Sarkozy, a déclaré sa candidature à la présidentielle d’avril et mai prochains lors d’un entretien hier à la chaîne française TF1.

«Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle», a déclaré le Président sortant, élu en 2007, et qui brigue ainsi un second mandat de cinq ans.

«J’ai pris cette décision parce que la situation aujourd’hui en France, en Europe, dans le monde, qui connaît, depuis trois ans, une succession de crises sans précédent, fait que ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français serait comme un abandon de poste», a expliqué le chef de l’Etat francais. Le président sortant s’est présenté comme le «capitaine d’un navire dont le bateau serait en pleine tempête» et a estimé que «le président en place a plus de devoirs que de droits». «J’ai des choses à dire aux Français, j’ai des propositions à leur faire», a-t-il souligné, précisant qu’il avait pris sa décision il y a «plusieurs semaines». Plaidant pour une «France forte», il a indiqué que «l’idée centrale» de sa campagne consiste à «redonner la parole au peuple». Il a expliqué que la crise économique et financière l’avait empêché de conduire les réformes qu’il souhaitait lors de son premier mandat. «On ne peut pas tout faire en cinq ans, nous avons connu depuis trois ans une succession de crises d’une violence inouïe», a-t-il dit.

Plombé par son bilan économique et social (avec un taux de chômage au plus haut depuis 12 ans, à près de 10%) en dépit d’une croissance meilleure que prévu au dernier trimestre 2011 (+0,2% au lieu des -0,2% attendus), le président cherche à déplacer le débat sur le terrain des sujets de société. Lors d’une longue interview intitulée «Mes valeurs pour la France», Nicolas Sarkozy a donné le ton de sa ligne politique. Et il propose de recourir au référendum pour renforcer les obligations des chômeurs ou faciliter l’expulsion des immigrés en situation irrégulière. «Ce sera le combat entre la France du peuple, la France du travail et celle des élites», a-t-il annoncé à ses proches, cités par le journal Le Canard enchaîné d’hier.

Sans surprise, François Hollande, en déplacement dans sa ville natale de Rouen (nord-ouest), a dénoncé le «fiasco» que constitue, selon lui, le bilan du président sortant. «Le scénario est écrit : le candidat sortant nous promettra du neuf, il tentera de faire de ses faiblesses une force. Il s’est trompé pendant 5 ans et justement ce sera son expérience !», a-t-il lancé lors de son deuxième grand meeting national. Pour sa part, le candidat centriste François Bayrou, crédité de 12 à 14% d’intentions de vote, a estimé que «quand le capitaine a mené le bateau sur un récif, on dit qu’il faut un changement».

R. I. / Agences