Les faits jugés à partir de lundi 25 juin par le tribunal correctionnel de Lyon se sont produits entre 2008 et mars 2009, principalement en région parisienne et autour de Saint-Etienne et de Lyon. Sont impliqués dans cette filière de trafic de faux papiers un agent du consulat d’Algérie à Bobigny et une employée de la préfecture de Paris.
Les prévenus, plus d’une vingtaine, ont été mis en examen pour « obtention indue de documents administratifs », « usage de faux », « usurpation d’identité », et concernant certains pour « aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers en France » et « corruption active » ou « passive ».
Les policiers ont remonté la filière sur la base d’une dénonciation. Un appel anonyme avait « donné » un certain Boumediene Medina, de nationalité algérienne et en situation irrégulière sur le territoire français. Détenteur lui même d’un faux passeport français, il aurait fourni des faux documents à des compatriotes. La police avait alors découvert chez lui des extraits d’actes de naissance portant 15 identités.
Des packs vendus entre 7000 et 12000 euros…
La formule était parfaitement rodée. Le trafic consistait à s’approvisionner en pièces authentiques de ressortissants français d’origine algérienne auprès de fonctionnaires algériens corrompus et de constituer des packs avec une domiciliation en France, lesquels étaient ensuite vendus entre 7.000 et 12.000 euros aux personnes en situation irrégulière en France.
Un agent qui travaillait au consulat d’Algérie à Bobigny a admis avoir accéléré des dossiers, et une femme de l’antenne de la préfecture dans le XVIIIe arrondissement de Paris a avoué avoir aidé à délivrer des passeports contre rémunération pour payer les soins de sa sœur malade, rapporte l’AFP.
Selon la même source, un rabatteur de clients algériens en Suisse et Grande-Bretagne est également poursuivi, ainsi qu’un intermédiaire qui touchait de l’argent de Grande-Bretagne et de Suède.