Le premier critère de discrimination en France est lié à l’origine (28,5% des cas), selon le rapport pour l’année 2009 de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) rendu public vendredi.
La Halde est un organisme public créé en 2004 en France pour lutter contre les discriminations sous toutes leurs formes.
L’année dernière, elle a reçu 10.946 réclamations, un chiffre en hausse de 21% par rapport à 2008. Le premier critère de discrimination en France reste l’origine (28,5%), suivi du handicap ou de l’état de santé (18,5%), des activités syndicales (6%), de l’âge (5,5%), les convictions religieuses n’étant invoquées que dans 3% des cas, indique le rapport.
Selon le président sortant de la Halde, Louis Schweitzer, une personne «venant du sud de la Méditerranée a neuf fois moins de chances de trouver un logement qu’une personne du nord de la Méditerranée» avec le même profil (garanties, salaire, sitution familiale) et un Africain a trois fois moins de chances de trouver un emploi qu’un Européen.
L’an passé, l’instruction d’un total de 1.752 cas a abouti à des règlements à l’amiable, des médiations, des rappels à la loi, des recommandations mais aussi à des recours devant les tribunaux (212), des transmissions au parquet (12) ou des transactions pénales (8).
Parmi les suites positives, la Halde relève sur le plan judiciaire les 32.000 euros de réparations versés à un salarié dont le licenciement constituait une discrimination raciale. M. Schweitzer a souligné que les «victoires» obtenues devant les tribunaux avaient un effet d’entraînement et remarqué que la notoriété de la Halde avait contribué à «faire reculer la tolérance face aux discriminations».
«Avec plus de moyens on aurait pu faire plus et il reste beaucoup à faire», a-t-il ajouté en souhaitant par exemple qu’on instaure des tests pour dépister les discriminations dans le secteur du logement, comme dans les entreprises.