France : un imam algérien devant la justice

France : un imam algérien devant la justice

L’imam Mohamed Tataï qui officie dans une mosquée de Toulouse, a fait encore l’actualité en France après avoir été renvoyé devant le tribunal correctionnel, suite à son prêche en arabe jugé antisémite, qu’il a tenu il y a trois ans de ça, en 2018.

Mohamed Tataï, qui est un Imam d’origine algérienne qui exerce son métier dans la grande mosquée de Toulouse, a effectivement été renvoyé devant le tribunal correctionnel, et se retrouve une fois de plus pris au piège de ses propres prêches, qui sont utilisés contre lui par la justice Française.

L’enquête et les accusations

C’est après deux ans d’enquête donc, que le doyen des juges d’instruction du tribunal de Toulouse a renvoyé Mohamed Tataiat, l’imam de la mosquée d’Empalot, devant le tribunal correctionnel. Cette décision intervient en suivant les réquisitions du parquet.

L’enquête contre cet Imam a été ouverte en 2018, suite à une vidéo qui daterait de décembre 2017, et dans laquelle  cet imam d’origine algérienne, déclarait clairement devant ses fidèles que « les musulmans doivent battre les juifs », et cela en tentant d’expliquer un Hadith attribué au compagnon du Prophète (QSSL) Abou Horeira, et où il est question de la bataille finale qui va opposer les musulmans aux juifs.

L’imam soupçonné de  » provocation publique à la haine, ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race, ou la religion, par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public par voie électronique  » avait déclaré dans un prêche que  » le jugement dernier ne viendra pas jusqu’à ce que les musulmans combattent les juifs « .

Suite à sa mise en examen, l’imam a tenté de se défendre en invoquant une mauvaise interprétation de ces propos, et du Hadith en question, il avait invoqué  » une traduction pas fidèle qui n’est pas le vrai sens du hadith « 

Les réactions des avocats

En ce qui concerne les avocats des parties civiles qui sont le Licra et le Crif, représentés par Me Simon Cohen, ils confirment les accusations portées à l’encontre de l’imam, contrairement aux avocats de ce dernier qui jugent que  » le caractère opportuniste d’un tel renvoi devant le tribunal correctionnel n’échappera à personne dans un contexte éminemment politique  » avant d’ajouter que  » Monsieur Tataiat, qui a toujours été en bons termes avec les représentants de la communauté juive, s’est largement expliqué sur le sens de son prêche et sur l’exclusion totale de toute incitation à la haine « . Ils ont affirmé par ailleurs qu’ils vont plaider la relaxe pour leur client qui sera jugé devant le tribunal correctionnel.

D’un autre côté, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a présidé, aujourd’hui à Paris, le lancement des épreuves du concours  des imams de la mosquée de Paris.