Près de 80 % des musulmans morts en France sont rapatriés dans le pays d’origine par leur famille pour y être enterrés. Le chiffre a été révélé ce mercredi par le le ministère français de l’Intérieur qui explique que les raisons de cette préférence sont liées au manque de carrés confessionnels et à l’interdiction de la crémation par l’islam.
Seulement 200 carrés musulmans existent en France, selon un recensement du ministère de l’Intérieur français.
Et ce n’est qu’en février 2012, qu’un cimetière musulman municipal a été inauguré à Strasbourg, une ouverture possible car la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État ne s’applique pas dans cette région.
Selon toujours le ministère français de intérieur, le nombre de rapatriement de dépouilles mortelles des défunts musulmans est en diminution en précisant qu’en 2011, plus de 2.300 défunts ont été rapatriés de la France vers le Maroc, et plusieurs centaines d’autres vers la Tunisie et vers l’Algérie.

La durée déterminée des concessions proposées aux familles de musulmans pour enterrer leurs proches n’encourage pas à y recourir à cette solution car le lieu abritant la tombe reste provisoire.
En effet en France, les particuliers peuvent acheter des concessions d’une durée de 10, 30 ou 50 ans. Passée la durée de la concession, les restes du défunt sont incinérés.
Or l’islam bannit la crémation. Reste l’option d’une concession perpétuelle, possible dans certaines communes mais qui s’avère coûteuse, plus de 3.000 euros au cimetière parisien de Thiais, par exemple.
Face à ces considérations, le rapatriement apparaît pour beaucoup comme une solution moins coûteuse et plus simple. Le coût d’un rapatriement vers le Maghreb varie entre 2 500 et 3 000 euros pour un rapatriement vers le Maroc et l’Algérie (les ressortissants tunisiens, ce coût est entièrement pris en charge par les autorités).