Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale, a été inculpé pour blanchiment dans l’affaire dite des «Biens mal acquis» en France, une première dans ce dossier qui concerne trois chefs d’Etat africains.
Des magistrats financiers français enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d’Etat africains – Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang de Guinée équatoriale et le défunt président gabonais Omar Bongo ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. Lors de leur enquête visant la fortune d’Obiang, les juges avaient saisi en juillet 2012 un hôtel particulier de six étages d’une valeur de 100 à 150 millions d’euros. Dans ce somptueux bâtiment de plusieurs milliers de mètres carrés accueillant notamment une boîte de nuit et un salon de coiffure, les juges avaient déjà saisi 200 m3 de biens de très grande valeur, lors d’une perquisition hors normes qui avait duré dix jours et nécessité plusieurs camions.
Des perquisitions aux domiciles du clan Bongo à Paris et dans le sud de la France avaient également été menées en février 2013. Selon Transparency International France, la famille Bongo et ses proches possédaient en France «33 propriétés, la plupart dans les quartiers les plus chics de Paris, les autres sur la Côte d’Azur». Les magistrats se concentrent désormais sur le volet visant la famille du président congolais Denis Sassou-Nguesso. Cette enquête sur les biens mal acquis est consécutive à des plaintes de l’ONG Sherpa, qui a déposé à l’automne 2013 une plainte similaire visant un oncle de Bachar al-Assad, Rifaat al-Assad.