Le Président Hollande est de plus en plus impopulaire un an après sa prise de pouvoir et dans un contexte économique extrêmement assombri.
Hier a été une journée noire qui a vu la France entrer officiellement en récession, après deux trimestres consécutifs de recul du PIB, tandis que le pouvoir d’achat des ménages français a enregistré une baisse record de 0,9% en 2012.
Le président François Hollande a admis que la situation économique de la France était «grave» mais que la récession dans laquelle elle est entrée était «moins profonde que celle connue en 2008-2009», a rapporté la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. «La situation économique est grave, rien ne sert de la minimiser», a déclaré le chef de l’Etat lors du conseil des ministres. Mais, a-t-il souligné, «la panne de la croissance concerne l’Europe toute entière» a expliqué Mme Vallaud-Belkacem qui rapportait les propos du chef de l’Etat, lors de son point de presse hebdomadaire. Tombé à des niveaux d’impopularité jamais vus pour un président sous la Ve République, François Hollande est critiqué par l’opposition de droite qui lui reproche de ne pas avoir pris la dimension de la grave situation en France. De plus en plus nombreuses, des voix s’élèvent aussi dans la coalition socialo-écologiste au pouvoir pour réclamer un changement de braquet. Selon un ministre s’exprimant sous couvert d’anonymat, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ne devrait cependant pas en faire les frais. Son gouvernement est toutefois en sursis et un remaniement est évoqué pour les prochains mois, certains de ses membres les plus influents plaidant pour une équipe réduite et plus cohérente que l’actuelle, pléthorique avec une quarantaine de ministres. «La présidence, c’est comme du ciment à prise rapide : plus on attend et plus il est difficile d’agir», jugeait récemment un ex-conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, cité dans le journal Les Echos. Selon lui, le chef de l’Etat a «déjà fait beaucoup de choses» mais aurait pu «aller plus vite». Outre ses orientations économiques, le chef de l’Etat devait être interrogé, au cour d’une méga-conférence de presse sur les violences lundi au coeur de la capitale en marge de la remise d’un trophée de football, qui ont mis à mal la crédibilité de son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et sur le fonctionnement du ministère de l’Economie. Le numéro deux du gouvernement, Laurent Fabius, chef de la diplomatie, a récemment réclamé «un patron» pour ce ministère dirigé par Pierre Moscovici. La Syrie, où la France n’apparaît plus depuis quelques semaines en pointe dans les tentatives de règlement du conflit, ou la situation au Mali, qui reste très précaire, pourraient également être abordées. D’autre part et lors d’une intervention rare à Bruxelles devant la Commission européenne, François Hollande a réaffirmé son engagement à mener les réformes en faveur de la compétitivité en France mais il a dans le même temps jugé «probable» que la croissance soit «nulle» en 2013.
R. I. / Agences