L’arrêté « anti-burkini » signé le 16 août 2016 par le maire socialiste de Sisco (Haute- Corse), a été validé lundi par la cour administrative d’appel de Marseille, à cause de plusieurs incidents imputés à un différend sur le port de ce vêtement de bain pour femmes musulmanes.
« La décision du maire était adaptée aux risques avérés de troubles à l’ordre public », a estimé la cour dans son arrêt.
Elle rappelle dans un communiqué qu’une violente altercation était survenue entre des habitants de la commune et des familles d’origine maghrébine, dont les femmes portaient, précise-t-elle, des vêtements de type « burka » ou « hijab ».
Une violente bagarre avait alors éclaté entre des riverains et un groupe d’une dizaine de personnes étrangères à la commune. Cinq personnes avaient été blessées, trois véhicules incendiés. Une centaine de CRS et de gendarmes avaient dû s’interposer.
A la suite de cette rixe, plus de 300 personnes avaient défilé dans les rues de Bastia dans une « atmosphère très tendue », rappelle encore la cour d’appel.
La Ligue des droits de l’homme contestait l’arrêté pris par le maire de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, interdisant le port sur les plages de sa commune de tenues vestimentaires « manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse ».
Elle estimait notamment que cet arrêté portait « une atteinte grave à la liberté de manifester ses convictions religieuses » et que le trouble à l’ordre public ne résultait pas du port d’une tenue vestimentaire à connotation religieuse.
Elle demandait son annulation mais le tribunal administratif de Bastia avait rejeté sa demande le 26 janvier dernier. La cour administrative d’appel a confirmé cette décision.