Treize hommes accusés d’avoir fabriqué et tenté d’écouler de faux dinars algériens, issus du vol en 2006 d’un important stock de papier fiduciaire destiné à la Banque centrale algérienne, ont fait face hier vendredi, au premier jour de leur procès en France, à l’Etat algérien, partie civile.
Ce procès ne constitue toutefois qu’un volet d’une affaire tentaculaire car, sur les 44 rouleaux de papier fiduciaire dérobés le 30 novembre 2006 à Marseille, quatre seulement ont, semble-t-il, été utilisés par les accusés. Et de l’avis des deux représentants de la Banque d’Algérie, assis dans le banc des parties civiles, «beaucoup de rouleaux restent dans la nature». Tout a commencé par un vol spectaculaire à Marseille. Trois hommes armés s’emparent de la cargaison d’un chauffeur routier allemand : 44 rouleaux de papier fiduciaire destinés à imprimer plus de 17 millions de billets de 1 000 dinars algériens, soit près de 1,8 milliard d’euros. Pendant deux ans, les malfaiteurs et leur butin restent introuvables mais, le 28 septembre 2008, les policiers de l’aéroport de Marignane au sud de la France saisissent 51 millions de faux dinars algériens, lors d’un contrôle de routine sur deux frères tunisiens rentrant dans leur pays. Quatre mois plus tard, trois des 22 rouleaux de papier fiduciaire sont retrouvés dans une imprimerie clandestine dirigée par la Camora, la mafia napolitaine.