France: il projetait des attentats contre deux églises, L’apprenti terroriste était connu de la police

France: il projetait des attentats contre deux églises, L’apprenti terroriste était connu de la police
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L’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo est encore vivace

Etudiant en informatique agé de 24 ans, il appartient à une famille ciblée pour son radicalisme et lui-même était connu des services de renseignements pour ses «velléités de départ en Syrie».

La nouvelle a fait le tour de l’Hexagone et s’est répandue à travers la Toile comme une traînée de poudre. Un «Franco-Algérien», dixit l’AFP qui a, à sa décharge, repris l’expression des sources officielles, a été arrêté dimanche dernier, à Paris, suite à son appel au Samu pour cause de blessure par balle. Le jeune homme, 24 ans, étudiant en informatique, arrivé en France en 2009, appartient à une famille ciblée pour son radicalisme et lui-même était connu des services de renseignements pour ses «velléités de départ en Syrie» afin d’y rejoindre les rangs de Daesh. Après son arrestation, les enquêteurs ont découvert des armes de guerre dans son véhicule ainsi qu’à son domicile et ils auraient même étayé son intention de fomenter un attentat «contre une ou deux églises». «Les terroristes ciblent la France pour nous diviser» a réagi le Premier ministre Manuel Valls qui a prôné «le rassemblement, l’unité et une très grande détermination» afin de «faire face à une menace terroriste inédite, par sa nature et par son ampleur» comme n’a pas manqué de le souligner Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur.

La perquisition effectuée dans son véhicule et à son domicile, dans une résidence étudiante au sud de Paris, a permis de découvrir un «arsenal composé, notamment, de plusieurs armes de guerre, d’armes de poing, de munitions, de gilets pare-balles, de matériel informatique et de téléphonie» ainsi qu’une documentation édifiante quant à la préparation de l’attentat projeté. Cette arrestation intervenait dans le cadre d’une enquête dirigée par des juges antiterroristes.

LG Algérie

Elle constitue la première annonce publique d’un projet d’attentat déjoué depuis la série d’attaques entre le 7 et le 9 janvier derniers, contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière municipale et un supermarché casher, qui ont fait 17 morts. Du coup, elle confirme la réalité de la menace pendante que les autorités n’ont cessé de rappeler à l’opinion pour justifier le branle-bas de combat qui règne depuis des mois dans les lieux publics où un plan de vigilance antiterroriste est maintenu concernant entre autres les transports, les lieux de culte et les sièges des médias.

Ce ressortissant français est en outre soupçonné d’être impliqué dans le meurtre d’une jeune femme de 32 ans, retrouvée dans une voiture à Villejuif, dans la banlieue est, son ADN ayant été prélevé dans la voiture, non loin des deux églises visées par le projet d’attentat.

Le fait qu’il s’agit d’un jeune homme d’origine algérienne rend cette affaire particulièrement préoccupante, compte- tenu du climat qui prévaut depuis janvier et dont la communauté algérienne subit malheureusement l’impact négatif, aussi bien de la part de l’opinion publique en général que d’une certaine frange de la classe politique.

On sait combien l’islamophobie a atteint des niveaux inquiétants en quelques mois à peine, 220 atteintes aux biens (lieux de culte) et aux personnes ayant été enregistrées. La stigmatisation et la marginalisation de cette communauté, depuis des lustres en proie au racisme et à la ségrégation manifestes sur le plan de l’emploi, du logement et de l’éducation, vont probablement s’aggraver davantage encore. Sa mobilisation contre le terrorisme en janvier, sa dénonciation des prétendus jihadistes et sa pleine et entière solidarité avec toutes les victimes des attentats n’ont pas changé grand-chose dans la manière avec laquelle elle est perçue à tous les niveaux, même si, par-ci par-là, des tentatives sont faites pour mettre en garde contre les dangers de l’amalgame et de la recherche du bouc émissaire idéal. Compte tenu du contexte politique actuel où le parti d’extrême droite a bénéficié d’un envol lourd de conséquences sur le devenir du pays, même si l’UMP a raflé, en apparence, la mise des dernières élections, le champ des possibilités est de plus en plus circonscrit pour cette communauté dont des représentants brillent soit par leur silence soit par leurs déclarations contre-productives. Qui plus est, l’annonce de cette arrestation intervient au beau milieu du débat à l’Assemblée nationale sur le projet de loi destiné à renforcer les pouvoirs des services français de renseignement, que certains députés dénoncent comme liberticide. Critiqués pour leur manque de suivi des trois auteurs des attaques en janvier, pourtant connus des autorités, ces services devraient bénéficier d’un renforcement de la panoplie des mesures coercitives dont ils disposent pour contrecarrer les éventuelles menaces que la France tout entière redoute. Reste à espérer que les autorités oeuvreront en bonne intelligence avec les représentants de la communauté musulmane, en général, et algérienne, en particulier, pour préserver les valeurs traditionnelles d’un pays qui ne saurait céder aux calculs des commanditaires de tels crimes dont on sait quels sont les soubassements et les objectifs réels.