Assurées d’être de la lutte pour les médailles le week-end prochain, la France et la Belgique doivent auparavant se disputer le droit d’aller chercher l’or.
Elles sont à une marche d’une finale de Coupe du monde, point d’orgue de la carrière de tout footballeur… ou de la petite finale pour le bronze. Arrivées avec de grandes ambitions, les deux sélections suscitaient pourtant quelques doutes quant à leur capacité à assembler les pièces d’un puzzle talentueux à temps pour se lancer à l’assaut de la finale.
Malgré les failles défensives apparues face à l’Argentine et au Japon respectivement, elles ont tenu bon et la Belgique réalise aujourd’hui son meilleur parcours dans un grand tournoi depuis 1986. Les Diables rouges seront privés d’un élément clé face à la France. Thomas Meunier a en effet reçu un deuxième avertissement lors de la victoire des siens en quart de finale. Les Bleus bénéficieront, en revanche, du retour de suspension de Blaise Matuidi. Les Bleus ont impressionné par leur talent offensif face à l’Argentine et par leur solidité collective contre l’Uruguay. Il leur reste à vaincre l’équipe la plus spectaculaire du tournoi. À la principale menace de la Belgique, Eden Hazard, la France opposera Ngolo Kante. Le duel entre les deux coéquipiers de Chelsea (et deux des meilleurs joueurs de la compétition) jouera sans doute un rôle clé dans le résultat.
En l’absence de Meunier, Roberto Martinez pourrait opter pour un 4-4-2 classique afin de s’adapter au dispositif français. Nacer Chadli serait alors titularisé sur la droite, avec Yannick Carrasco de retour sur le flanc opposé. Les Diables rouges paraissent plus prêts que jamais tant physiquement que psychologiquement à déployer un football digne de leur réputation de «génération dorée».
En face, Deschamps a cherché tout au long du tournoi la bonne formule. Après avoir débuté face à l’Australie en 4-3-3, il a rapidement réinstallé Giroud en pointe de son 4-2-3-1 pour offrir plus de liberté à Griezmann. Si l’animation offensive n’est pas toujours optimale, les bases défensives des Bleus sont parfaitement posées. La paire Umtiti-Raphaël est solide et (quasi-) inébranlable. Le Barcelonais étale toute sa puissance physique tandis que le Madrilène assume (enfin) le rôle de patron que tout le monde lui prédit depuis de longues années. Devant eux, N’Golo Kanté court partout et Paul Pogba a nettoyé son jeu pour redevenir le maître à jouer de cette équipe. Les deux seules interrogations concernent d’un côté, la faculté des latéraux à tenir le rythme et de l’autre la «personnalité tactique» de celui qui sera aligné sur le flanc gauche de l’attaque. Pavard et Hernandez ont profité des blessures de Djibril Sidibé et de Benjamin Mendy pour s’installer dans le onze de base de Deschamps. Ils n’en sont plus sortis. L’inconnue de l’équipe de départ des Bleus face aux Diables Rouges se situe à gauche dans la ligne des trois milieux offensifs. Suspendu face à l’Uruguay, Blaise Matuidi tient la corde. Son abattage, son expérience et sa capacité d’adaptation jouent en sa faveur. Titulaire contre la Celeste, Corentin Tolisso a eu du mal à se situer dans cette nouvelle position. S’il est monté en puissance dans ce match, ce n’est pas son meilleur poste et son poids se fait moins sentir. Enfin, Deschamps pourrait choisir la solution offensive et relancer alors Thomas Lemar, voire Nabil Fekir. Mais le Monégasque est loin de sa meilleure forme tandis que le profil du Lyonnais, rayonnant dans l’axe, est assez (trop?) proche de celui de Griezmann. La France a rencontré la Belgique à 74 reprises, soit plus souvent que toute autre équipe, mais seulement deux fois en Coupe du monde. Leur dernière confrontation dans ce cadre remonte au match pour la troisième place de Mexique 1986. Depuis, les Bleus et les Diables rouges ne se sont croisés que lors de huit amicaux.