Malgré un contexte diplomatique parfois tendu entre Paris et Alger, la dynamique de naturalisation des ressortissants algériens en France ne faiblit pas. Bien au contraire. Selon les données officielles du Service statistique du ministère de l’Intérieur de l’Immigration (SSMII), 12 002 Algériens ont acquis la nationalité française en 2024, soit une hausse de 5,2 % par rapport à l’année précédente.
Ce chiffre confirme une tendance structurelle : les Algériens demeurent l’une des principales nationalités concernées par les acquisitions de la nationalité française. En 2024, ils se classent au deuxième rang, juste derrière les Marocains (14 454 naturalisations), et devant les Tunisiens. À eux trois, les ressortissants du Maghreb représentent près de 32 % des 105 000 naturalisations enregistrées en France au cours de l’année.
Une progression malgré un contexte politique restrictif
Cette évolution intervient pourtant dans un contexte marqué par un durcissement du discours politique sur l’immigration et par des mesures restrictives, notamment la réduction des quotas de visas et certaines tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Mais dans les faits, ces éléments ont eu un impact limité sur les naturalisations, qui relèvent d’un cadre juridique distinct de celui des flux migratoires récents.
Les chiffres montrent ainsi que la France continue de naturaliser plusieurs milliers de ressortissants algériens chaque année, traduisant une présence ancienne et durable de cette communauté sur le territoire français.
🟢 À LIRE AUSSI : Rendez-vous visa Schengen : ce changement important annoncé par TLSContact en Algérie
L’accord franco-algérien de 1968, un cadre toujours déterminant
L’une des clés de cette stabilité réside dans l’accord bilatéral franco-algérien de 1968, qui confère aux Algériens un statut spécifique en matière de séjour et de droits. Grâce au Certificat de résidence algérien (CRA), de nombreux ressortissants algériens peuvent accéder à la nationalité française après dix années de résidence régulière.
En 2024, près de 614 000 certificats de résidence algériens étaient en vigueur en France. Malgré une baisse de 8,5 % des primo-titres de séjour délivrés aux Algériens la même année, ce dispositif juridique continue de soutenir les parcours de naturalisation déjà engagés.
Par ailleurs, les demandes de naturalisation liées au mariage avec un conjoint français restent largement indépendantes des aléas diplomatiques, ce qui contribue à maintenir un niveau élevé d’acquisitions de la nationalité.
🟢 À LIRE AUSSI : Entrée en Algérie sans visa : ce qui change pour les binationaux dès le 1ᵉʳ janvier
La migration familiale, moteur central des naturalisations
Autre facteur clé : la migration familiale, qui constitue un pilier de l’immigration algérienne en France. En 2024, 15 475 primo-titres de séjour ont été délivrés à des Algériens au titre du regroupement familial, soit près de la moitié des nouveaux titres accordés à cette nationalité.
Les Algériens occupent ainsi la première place parmi les étrangers naturalisés pour des raisons familiales. Ces procédures, protégées par le droit constitutionnel français et l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, sont moins exposées aux restrictions migratoires conjoncturelles.
La communauté algérienne est solidement implantée sur l’ensemble du territoire français. En 2024, 21 % des Algériens résidaient en Île-de-France, 11 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec une présence notable également en Rhône-Alpes et en Occitanie.
🟢 À LIRE AUSSI : Forbes Middle East distingue un jeune chercheur algérien parmi les 30 talents de moins de 30 ans
