Le G20 africain a raté l’opportunité de dégeler les relations franco-algériennes. Le face-à-face, très attendu, entre le chef d’État Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron n’a pas eu lieu. Le président de la République a annulé sa participation, déléguant la tâche à son Premier ministre Sifi Ghrieb. De son côté, Macron a fait part de sa volonté de « bâtir une relation apaisée » entre les deux pays.
En marge du sommet G20, alors que sa rencontre prévue avec le président Abdelmadjid Tebboune était annulée, le président français a déclaré que la situation actuelle « n’était pas satisfaisante » et qu’il réclamait des « résultats concrets ».
Par ailleurs, Emmanuel Macron a exprimé son souhait d’une relation « apaisée » avec l’Algérie, tout en estimant qu’il restait « beaucoup de choses à corriger » dans les liens bilatéraux.
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Macron veut « bâtir une relation apaisée » entre la France et l’Algérie
Constatant que les relations bilatérales, notamment les sujets sécuritaires, migratoires et économiques, n’étaient pas dans une « situation satisfaisante », Macron a insisté : « on veut des résultats ». Il a également déploré que la relation franco-algérienne soit souvent instrumentalisée par des acteurs des deux pays à des fins de politique domestique.
Ces déclarations interviennent après une période de fortes tensions, exacerbées par le contentieux autour du Sahara occidental et une série de critiques émises en 2025 par l’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. La crise avait mené à un gel de la coopération migratoire pendant plusieurs mois.
Cependant, le départ de Retailleau du gouvernement et la grâce accordée par Alger à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal ont marqué un début de dégel. Emmanuel Macron a salué cette libération comme « un premier résultat dont il faut se féliciter ». Le président français a conclu en affirmant que sa méthode de travail, basée sur « l’exigence et le respect », avait déjà permis d’obtenir des « avancées ses dernières années ».
Une visite française à Alger pour renouer le fil
La France s’emploie en coulisse à rétablir le dialogue avec l’Algérie, comme en témoigne la visite stratégique et discrète d’Anne-Marie Descôtes, secrétaire générale du Quai d’Orsay, le jeudi 20 novembre dernier.
Accompagnée de fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, elle s’est entretenue avec son homologue, Lounas Magramane, pour débloquer plusieurs points de friction, à savoir : la réactivation du travail consulaire, l’accréditation d’agents, le retour des ambassadeurs, et surtout le dossier sensible des Algériens sous OQTF.
Ces échanges préparent le terrain pour une prochaine visite du ministre français de l’Intérieur, Laurent Nuñez, qui pourrait sceller la reprise officielle de la coopération bilatérale.
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