Le nouveau ministre français de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a déclaré sur Europe 1 qu’il est impératif de relancer les relations franco-algériennes pour des raisons de sécurité. Cette position marque une rupture avec celle de son prédécesseur, Bruno Retailleau, concernant les liens entre les deux pays, qui sont au point mort depuis des mois.
Laurent Nuñez, depuis sa nomination à la tête de l’Intérieur, insiste régulièrement sur la nécessité d’un changement dans ces relations.
D’ailleurs, le locataire de la place Beauvau a regretté sur Europe 1 la rupture des relations sécuritaires avec l’Algérie, la qualifiant de « problème« . Il précise qu’en tant que ministre de l’Intérieur, il se concentrait uniquement sur l’aspect sécuritaire et n’entend pas commenter les raisons de cette crise diplomatique.
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Sur le dialogue sécuritaire avec l’Algérie, Laurent Nuñez ne cède pas
Interrogé par la journaliste Sonia Mebrouk sur des sujets sensibles, notamment « Soins de la nomenclature algérienne en France, retraite des binationaux et l’impact de l’accord de 1968« , le ministre a refusé de commenter, se contentant d’un « J’en reste là« .
Il a néanmoins insisté sur l’importance « d’être absolument ferme » dans la gestion des obligations de quitter le territoire français (OQTF), reprochant implicitement à l’Algérie de « refuser de rapatrier« ses ressortissants concernés.
Cependant, les déclarations de Laurent Nuñez ont immédiatement provoqué l’indignation de la droite française. Le chef du RN, Jordan Bardella, a accusé le ministre de « capituler face à l’Algérie« , se demandant quelle serait la différence avec un socialiste à Beauvau. De son côté, le président de l’UDR, Éric Ciotti a enchaîné sur X, dénonçant « une soumission au socialisme » du ministre qui refuse de faire un lien « entre immigration et délinquance« .
Bruno Retaillleau communiquait sans agir, Laurent Nuñez communique directement sur son inaction.
Le résultat est le même : face à l’Algérie, face aux provocations et aux humiliations, les macronistes font le choix de la reddition. https://t.co/rtzqJKTKuh
— Jordan Bardella (@J_Bardella) October 20, 2025
Le coût de l’accord de 1968 « impossible à fiabiliser », selon barrot
Les récentes prises de position de Laurent Nuñez confirment sa volonté de rétablir un dialogue entre Paris et Alger. Ce faisant, il écarte toute remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968, contrairement à son prédécesseur, Bruno Retailleau. Cet accord historique, destiné initialement à répondre aux besoins économiques de la France, offre notamment aux Algériens un titre de séjour de 10 ans selon une procédure simplifiée.
Interrogé sur un rapport parlementaire proposant la révision de cet accord, le ministre a temporisé : « Il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous l’accorde, mais pour l’instant ce n’est pas à l’ordre du jour« .
Dans la continuité des débats sur l’accord de 1968, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a tempéré l’évaluation de son coût. Interrogé sur BFMTV sur le rapport parlementaire qui chiffrait l’impact financier de cet accord à 2 milliards d’euros, il a souligné que les auteurs du rapport eux-mêmes admettaient l’impossibilité d’obtenir une estimation parfaitement fiable. Jean-Noël Barrot a ainsi mis en évidence la complexité de ce dossier et la nécessité d’une grande prudence dans l’interprétation de ces données.
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