La Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée française a adopté, il y a une semaine et sans modification, le projet de loi, déjà adopté par le Sénat, relatif à l’accord entre la France et l’Algérie sur les échanges de jeunes actifs.
Il s’agit d’un accord qui a été signé, le 26 octobre 2015 à Paris, par les anciens ministres des Affaires étrangères des deux pays, Laurent Fabius et Ramtane Lamamra, dans le cadre des travaux de la 3e session du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa).
L’objectif de cet accord est d’encourager les échanges de jeunes français et algériens engagés dans la vie active.
Au cours des débats à huis-clos, présidés mardi dernier par Marielle de Sarnez (MoDem), le rapporteur, Christophe Di Pompeo (La République en Marche), a indiqué que l’Algérie constitue un « marché porteur » pour les entreprises françaises, rappelant que 450 entreprises françaises de toutes tailles y sont installées et y emploient 40.000 salariés directement et 100.000 salariés indirectement.
Il a toutefois estimé que l’accord est d’une portée « relativement limitée » puisque le contingent de jeunes concernés ne dépassera pas 200 personnes par an.
Tandis que la députée et présidente du Front national, Marine Le Pen, s’est attardée sur les failles du contrôle de l’immigration, le député et leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a regretté que « la seule parole (au sujet de l’accord) soit une parole de méfiance alors que nous n’avons que de l’affection pour ce pays », rappelant que l’Algérie « n’est pas seulement un marché mais une nation et un peuple très proche des nôtres, au point que certains, comme moi, y ont encore des tombes ».
« Le bassin méditerranéen sera un jour l’aire d’activité essentielle de la France et ce jour-là, nous serons contents d’avoir organisé des échanges de cadres avec les pays de la façade maghrébine et du petit bassin méditerranéen », a-t-il dit.
Le vice-président de la commission, Jacques Maire (La République en Marche), qui s’est félicité de cet accord, a rappelé que l’Algérie est un des premiers excédents commerciaux pour la France hors énergie, et elle représente un des premiers marchés pour les biens de consommation, les médicaments et l’agroalimentaire, relevant que la présence de la France en Algérie « a encore très peu d’équivalents ailleurs ».
Le député Jean-Paul Lecoq (Parti communiste français) s’est réjoui des relations « plus étroites » entre les eux pays, mais a déploré le nombre « réducteur » des jeunes actifs échangés dans le cadre de cet accord.
Jérôme Lambert (Parti socialiste), qui a présidé pendant quelques années le groupe d’amitié franco-algérien, a indiqué que l’Algérie est « un pays dont le développement est important et toutes les coopérations que nous pouvons initier en faisant du développement avec nos entreprises doivent profiter à nos deux pays qui sont liés par l’histoire, la culture », estimant que le projet de loi « va dans le bon sens ».
NASSIMA BENMALEK