La chaîne garde le même contenu et le même principe, à savoir traiter de l’information internationale avec une perspective française.
France 24 en arabe sera lancée dès demain à 11 heures (heure algérienne), a annoncé, Christine Ockrent, directrice générale déléguée de France 24 qui a animé, hier après-midi, une conférence de presse à la salle Hamma (hôtel Sofitel), annonçant le lancement des 24 heures sur 24 en langue arabe, après quatre années d’existence de cette chaîne d’information continue.
“C’est pour nous un bond en avant dont nous sommes particulièrement fiers parce que nous considérons qu’il est très important qu’une chaîne française s’exprime dans l’une des grandes langues du monde.
Une langue qui est parlée par quelque trois cent millions de locuteurs”, a déclaré Mme Ockrent, qui a également révélé que le choix d’Alger pour annoncer en avant-première le lancement de la version arabophone de la chaîne n’était pas fortuit. “Alger est toujours pour nous la première étape dès qu’il s’agit de vous parler de France 24. L’Algérie pour nous est un pays majeur dans la manière dont nous abordons ce lancement des 24 heures”, a-t-elle appuyé. En outre, France 24 garde le même contenu et le même principe, à savoir traiter l’information internationale avec une perspective française.
Le passage à 24 heures d’arabe est une manière de conquérir le locuteur arabophone, en lui proposant une vision et un traitement français de l’actualité. Pour Mme Ockrent, “pourquoi passer à 24 heures d’arabe quand on s’appelle France 24 ? Précisément parce qu’on s’appelle France 24. Il est évident que ce que l’on a l’habitude d’appeler le monde arabe – moi je préfère l’appeler les mondes arabes – est pour tous les grands médias d’information aujourd’hui à la fois un enjeu, un marché et un test majeur”.
Et d’ajouter : “Ce que nous savons, c’est que depuis qu’on est passé à dix heures, et ce n’est pas une mesure d’audience, c’est une mesure de notoriété, nous savons que 17% de la cible que nous visons dans les pays du Maghreb, non seulement nous connaissent mais nous suivent.
” En plus d’offrir plus de choix aux téléspectateurs, elle a également insisté sur le fait que France 24 a une manière particulière de traiter l’information, et c’est sans doute le plus qu’apporterait cette nouvelle chaîne au paysage audiovisuel arabophone.
“Nous avons une manière de débattre, de confronter les points de vues, d’alimenter des visions contradictoires complémentaires que nous espérons enrichissantes dans nos débats sur l’évolution de nos sociétés, sur l’économie bien sûr, sur les contrastes et la complexité du monde, que la télévision qui est un média simplificateur se doit d’expliquer”, a-t-elle estimé, considérant que France 24 propose de traiter l’information et surtout de regrouper les évènements en les situant dans un contexte, d’autant qu’il y a “dans le monde d’aujourd’hui, une confrontation permanente, une comparaison permanente, un besoin permanent – et de plus en plus avec les jeunes générations – de comparer les informations, de comparer les modes de traitement, de comparer les points de vue, de comparer les visions du monde ou les visions des sociétés”.
Par ailleurs, la version arabophone de France 24 n’accordera pas un intérêt particulier à l’actualité algérienne, maghrébine ou arabe. Même si “l’Algérie est un pays très important pour la France et pour l’Europe, c’est aussi un pays très important pour les autres pays du Moyen-Orient”, il n’y aura pas un traitement particulier de son actualité puisque France 24 doit conserver son cachet de chaîne française d’information internationale.
“L’intérêt d’une chaîne d’information internationale qui est encore une fois davantage libérée des contraintes nationales ou régionales, c’est justement d’offrir une information qui n’est pas justement spécifique pour tel ou tel pays mais une information d’intérêt général”, a-t-elle expliqué. En même temps, ce sera en fonction des besoins des téléspectateurs et de l’actualité.
S’agissant du réseau arabophone de correspondants, il sera renforcé car, comme l’a appuyé Mme Ockrent, “nous sommes en train de construire”. Christine Ockrent a également évoqué la liberté éditoriale dont jouit France 24, en la comparant à celle de la BBC.
Mais face à la version arabophone de cette chaîne ambitieuse, se dresse la très populaire Al-Jazeera qui a une très grande audience au Maghreb, ainsi que la BBC qui a beaucoup de téléspectateurs au Moyen-Orient.