France 24 en arabe diffusera en permanence à partir de demain

France 24 en arabe diffusera en permanence à partir de demain

France 24 en arabe commencera à diffuser à partir de demain 11h en non- stop. Son but est de concurrencer les autres chaînes d’information continue.

France 24, chaîne d’information continue appartenant à la Société audiovisuelle extérieure de France, diffusera en arabe et en non-stop à partir de demain.

«C’est, pour nous, un bond en avant dont nous sommes particulièrement fiers. Nous estimons important qu’une chaîne française s’exprime dans une des grandes langues.

Une langue parlée par plus de 300 millions de locuteurs», a déclaré hier, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Sofitel à Alger, Christine Ockrent, directrice générale déléguée de France 24. Alger a été choisie comme première étape pour faire cette annonce

Christine Ockrent a rappelé qu’Alain De Pouzilhac, président-directeur général de l’audiovisuel extérieur de France, et Nahida Nakad, responsable du pôle arabophone de la même société, s’étaient déplacés en Algérie le printemps dernier pour annoncer le passage à dix heures de diffusion du canal arabe de France 24, qui diffuse également en anglais et en français. «Alger est toujours pour nous la première étape dès qu’il s’agit de vous parler de France 24», a appuyé Christine Ockrent.

Selon elle, la chaîne ne diffusera pas des programmes destinés au public algérien. «Aujourd’hui, dans le monde entier, les gens partagent les mêmes centres d’intérêt. Des gens qui ont envie de débattre sur les réseaux sociaux et dans les forums de discussion. Les télévisions ne peuvent plus imposer leurs programmes comme il y a 20 ou 30 ans. Il y a des choix », a-t-elle expliqué.

Des Algériens seront, selon elle, invités à des débats d’intérêt général. «Des débats basés sur des critères et des valeurs que sont les nôtres en tant que Français et Européens.

Nous confrontons des points de vue qu’il s’agisse du statut de la femme, de la santé publique ou de microcrédits», a-t-elle relevé. D’après Christine Ockrent, France 24, qui revendique «un regard français» sur l’actualité mondiale, totalise 17% de téléspectateurs parmi les décideurs maghrébins.

France 24 a des correspondants à Rabat et à Alger, mais pas à Tunis, Tripoli ou Nouakchott. France 24 s’appuie aussi sur les réseaux des correspondants de Radio France internationale (RFI) et Monté Carlo Doualiya qui sont sous la même tutelle, l’Audiovisuel extérieur de France.

«Mais nous avons sur le terrain des pigistes. Nous avons aussi cette liberté de faire exprimer sur nos antennes des gens qui peuvent trouver des difficultés à parler dans leur pays. D’où l’intérêt de la chaîne d’apporter une liberté de débat.

Il y a beaucoup d’endroits où la liberté d’expression est entravée», a souligné Christine Ockrent qui est également membre du conseil d’administration de Reporters sans frontières (RSF). Kamel Zaït, correspondant de France 24 arabe à Alger depuis une année, a déclaré que la chaîne couvre tous les événements.

«Nous ne faisons pas dans la surenchère. Nous voulons être raisonnables», a-t-il dit. Ahmed Tazir, ancien correspondant de France 24, vient de quitter la chaîne faute d’accréditation officielle des autorités algériennes. Des autorités qui lui reprochaient d’être trop critique.

Pour Christine Ockrent, Ahmed Tazir a démissionné après son chagrin au lendemain du décès d’un de ses amis dans un accident de voiture. «S’agissant des difficultés des journalistes à se faire accréditer, vous en connaissez davantage la complexité», a dit sans trop de détails la responsable de France 24.

Interrogée sur l’audience de la chaîne en Algérie et au Maghreb, elle a évité de détailler, soulignant qu’il n’existe pas de mesures d’audience en Algérie. Pour rappel, France 24, qui aspire à être une CNN à la française, a commencé à diffuser le 6 décembre 2006.

Elle souhaite bousculer l’audience partagée par Al Jazeera, Al Arabiya, BBC arabic, Russia Today, Euronews, CNN et Deutesche Welle. Au Maghreb, la présence de la tunisienne Nessma TV et la marocaine Medi 1 Sat complique davantage la concurrence. Les chaînes publiques, à l’image de l’ENTV, sont hors champ.

Fayçal Métaoui