Fraîchement rentré d’Alger, le palmarès joliment enrichi du Ballon d’Or Le Buteur-El Heddaf, Ryad Boudebouz est allé «redéguster» l’instant au cœur de Montbéliard. Le petit lutin des Verts avait rendez-vous à la «Turkoize», un restaurant sis dans une ruelle de la vieille cité sochalienne. Un détour «sympa» pour y rencontrer Yohann Hautbois de L’Equipe.
L’envoyé spécial du plus célèbre quotidien sportif s’y était déplacé spécialement pour Ryad. Histoire de faire partager au million de lecteurs de son journal le bonheur du milieu sochalien, et se faire l’écho de son état d’esprit de conquérant.
Encore sous le coup de l’émotion, le lauréat prononce des mots simples mais lourds de sens. «J’étais heureux, fier», dit-il, en rappelant le moment inoubliable où il avait reçu le beau trophée des mains du champion du monde 2006, Fabio Cannavaro. Les deux sont Ballon d’Or. Le premier a été plébiscité par Le Buteur-El Heddaf, le second par le magazine France Football. Fabio restera, pour l’histoire, comme l’un des rares défenseurs – aux côtés de l’empereur Franz Beckenbauer – à avoir glané la prestigieuse récompense décernée par notre confrère français.
Une soirée inoubliable à la Coupole
Boudebouz revit l’inoubliable soirée de la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf. Le bonheur est à son comble. Tout se passe comme si la cérémonie de remise du Ballon d’Or tant convoité vient à peine de se terminer. Ryad s’en souviendra toute sa vie. Et pour cause ! Le Ballon d’Or Le Buteur-El Heddaf est loin d’être une petite soirée festive qui s’oublie sitôt la Coupole vidée de ses convives.
Ryad ne l’entend pas de cette oreille. Non ! Le Ballon d’Or est, à ses yeux, porteur d’un message, annonciateur d’un beau verdict. «Cela signifie que je suis l’un des meilleurs joueurs» de l’Algérie. «Un grand pays», s’empresse-t-il d’ajouter. «C’est encourageant», dit-il encore, le cœur comblé, l’esprit rivé vers des lendemains meilleurs et jalonnés de succès.
Le meilleur des Algériens en cette année 2011 redit son bonheur sous les yeux du gardien sochalien Pierrick Cros. Lui, c’est un habitué de la «Turkoize». Le premier à y avoir mis les pieds est l’attaquant turc Melvut Erding, aujourd’hui réduit au statut de remplaçant au Paris SG. Depuis, le restaurant a fini par devenir le point de ralliement de tous les Sochaliens qui comptent : Ryad, à tout seigneur tout honneur ! Marvin Martin, Geoffrey Tulasne, autant d’espoirs formés à la féconde école de Sochaux.
Autour d’un thé à la menthe
Ryad sirote un thé à la menthe sous les yeux de la patronne des lieux. En maman qui veille sur le sérieux de la bande des espoirs sochaliens, la «chef» met en garde l’Algérien contre tout excès de vedettariat. «Cela ne marchera pas avec moi, je lui mettrai une claque !», avertit-elle à la manière d’une institutrice de l’ancien temps. Nul doute que, tout autour, les attablés rigolent.
Yohann Hautbois, l’envoyé spécial de L’Equipe, ferme la parenthèse de la plaisanterie et relance la discussion. Ce Ballon d’Or, fait-il remarquer, vient récompenser un bon début de saison. Notre confrère de l’Hexagone fait allusion aux cinq buts et trois passes décisives qui ont lancé la saison de Ryad sous la bannière de Sochaux. Mais, s’empresse-t-il de nuancer, les derniers matches de l’Algérien en Ligue 1 française n’ont pas été de très bonne facture. Réponse quasi instantanée du lauréat du Buteur-El Heddaf : «Oui, quand l’équipe ne marche pas bien, c’est difficile de ressortir individuellement.»