Fournitures scolaires,La lourde facture qui attend les parents

Disponibles et de qualité certes, les fournitures scolaires coûteront cependant cher aux parents, avec une facture qui variera entre 1 000 et 8 000 DA, voire davantage.

La rentrée scolaire 2012- 2013, avec ses trois cycles primaire, moyen et secondaire, est fixée au 9 septembre prochain. Une date fatidique qui angoisse déjà les parents des 8 338 139 élèves attendus dans les 25 000 établissements éducatifs en activité. Qu’ils soient parents d’enfants scolarisés pour la première fois ou admis en classe supérieure, les pères et mères de famille devront, en effet, prévoir un budget spécial pour l’achat des fournitures scolaires, à l’exclusion des livres scolaires. Certes, les fournitures exigées, produites localement ou importées, sont disponibles, de qualités diverses et attrayantes. Les parents et les élèves ont l’embarras du choix en matière de cahiers, stylos et autres fournitures. Les étals sont bien achalandés, qu’il s’agisse de simples papeteries, magasins spécialisés dans les produits d’importation ou dans les grandes surfaces commerciales de la capitale et des autres villes et agglomérations du pays. Sans omettre les réseaux de vente informelle, les étals de fortune aux abords des marchés… Néanmoins, le choix reste limité dans la mesure où les parents doivent prendre en considération plusieurs paramètres. Il s’agit notamment du nombre d’enfants scolarisés, de leurs goûts et de l’effet de mode, des exigences pédagogiques, parfois exagérées et irréalistes, ainsi que la qualité et l’origine, voire la marque de la fourniture, ses dimensions et son prix. Or, des prix qui peuvent varier du simple au double, voire le triple pour la même fourniture selon son lieu de commercialisation, sans parler des fournitures de fantaisie. Qu’il s’agisse des cahiers, des stylos, des règles et autres fournitures, la différence de prix varie d’un minimum de 5 à 10 DA à un maximum de 100 DA et plus l’unité. Le tableau ci-contre, qui indique les prix approximatifs de certaines fournitures scolaires, est assez révélateur de ces variations de prix. Celles-ci, les différents vendeurs les expliquent par l’origine locale ou étrangère du produit et son niveau de qualité, la nécessité parfois de répercuter la hausse des cours mondiaux, ainsi que les coûts de dédouanement, transport et distribution notamment. Or, les enseignants, notamment du primaire, exigent que chaque élève ramène plusieurs cahiers de 96 pages par matière, sans omettre les règles, feuilles de dessin. En outre, les parents doivent prévoir d’acheter une même fourniture en double, pour remplacer celle qui ne peut plus être utilisée ou s’avère de mauvaise qualité. Egalement, les parents devront dépenser pour l’achat ou la confection du tablier (rose pour les filles et bleu pour les garçons). Par conséquent, ces fournitures coûteront cher, «excessivement cher», pour paraphraser une cliente rencontrée dans une papeterie du centre-ville d’Alger. Les parents d’élèves, notamment ceux à revenus limités et dont la progéniture est assez nombreuse, devront débourser des sommes importantes. Ainsi, pour une famille standard (de deux enfants en moyenne), le budget prévisionnel devrait varier, selon le palier d’enseignement, entre 1 000 DA, 2 500 DA, 6 000 DA et 8 000 DA. Des montants qui pourraient être plus élevés, selon la catégorie sociale et la localisation géographique. Et cela même si certaines enseignes lancent des offres spéciales pour les achats scolaires. Une facture qui s’ajoute à celle consacrée pour l’habillement des enfants, les soins de santé et le transport. Et ce, au-delà des différentes aides publiques accordées aux familles démunies et entreprises de fabrication. En somme, le marché des fournitures scolaires génère, certes, des gains importants, évalués à plusieurs dizaines de milliards de dinars, mais occasionne cependant pour les ménages des frais faramineux supérieurs.

C. B.

Le cartable, lourd…

Lourd, le cartable d’écolier l’est excessivement. Que ce soit un cartable simple, un sac à dos ou à roulettes, son contenu est extrêment pesant pour l’élève, tous paliers confondus. Remplis à ras de manuels et fournitures essentielles et même superflues, ces cartables pèsent au moins 5 kg, voire dépassant les 10 kg. Les enfants sont obligés quotidiennement de trimballer cette surcharge, vu le nombre de matières enseignées. Ce qui soulève un grave problème de santé publique, les médecins et spécialistes constatant fréquemment des centaines de cas de scoliose, maux de dos, fatigue et déformations du corps chez les enfants. Un problème qui perdure malgré les avertissements des spécialistes, les différentes campagnes de sensibilisation et les mesures annoncées par le ministère de l’Education nationale. Mais un problème qui perdurera tant que les solutions palliatives préconisées par le ministre de tutelle ne sont pas concrétisées. A ce propos, Boubekeur Benbouzid avait récemment évoqué la nécessité pour les parents d’accompagner leurs enfants dans la préparation de leurs cartables. Il avait également souhaité la mise en place de casiers propres aux élèves dans les 25 000 établissements d’enseignement, outre la généralisation des technologies de l’information et de la communication. Ce qui reste encore un vœu pieux.

… mais aussi cher

Lourd, le cartable est également cher. Ainsi, les prix du cartable ou du sac à dos peuvent varier de 700 dinars au mieux à 1 000 DA voire 4 000 DA, selon la marque et l’effet de mode attrait des enfants pour les héros de dessins animés, les photos ou noms de sportifs et artistes). En moyenne, un cartable de qualité coûte entre 1 000 et 4 000 DA, au niveau des différentes surfaces commerciales, tant légales qu’informelles. Ce qui constitue une lourde dépense pour les parents, tenus de satisfaire coûte que coûte les desiderata de leurs enfants.

C. B.

Les manuels scolaires : disponibles et accessibles

Disponibles, accessibles, les manuels ou livres scolaires le sont. Plus de 60 millions de manuels ont été édités. Ils seront progressivement disponibles pour les élèves des trois paliers d’enseignement dans les 25 000 établissements éducatifs en activité. Comme ces manuels n’augmenteront pas de prix. Voire, ils seront gratuits pour quelque 4 millions d’élèves dont 3 bénéficiant de l’allocation scolaire et ceux du pré-scolaire notamment. Une opération qui a bénéficié d’une enveloppe budgétaire de 6,5 milliards de dinars. Notons que pour cette année 2012-2013, cinq nouveaux manuels sont prévus. Mais là encore, la question du poids des livres se pose !!!

C. B.

Les fournitures malsaines, un mal moindre

Le commerce des fournitures scolaires contrefaites ou dangereuses pour la santé est une réalité dans notre pays. Cette pratique est fort répandue dans les espaces informels, sur les chaussées ou à l’extérieur des infrastructures commerciales légales. Certains produits fabriqués localement ou importés comme les protège-cahiers, les gommes ou les pâtes à modeler sont nocifs pour la santé, parfois cancérigènes à terme. De nombreux cas d’infections d’allergies ont été recensés suite à l’utilisation de fournitures malsaines importées de Chine ou d’autres pays. Des produits, aux prix attractifs, sont proposés à la clientèle aux revenus limités, sans que le consommateur puisse connaître leurs origine et composition chimique… Et cela même si les services de sécurité et les agents de contrôle, notamment, multiplient les interventions au niveau des surfaces de vente. Des saisies de produits sont opérées régulièrement et font l’objet d’analyses régulières. De fait, la réglementation commerciale et industrielle est de plus en plus rigide. Ainsi, l’introduction de toute fourniture scolaire sur le marché national nécessite notamment la présentation d’un certificat de conformité aux normes. Les produits et intrants présentant un risque de toxicité sont strictement répertoriés.

C. B.

Prix des fournitures scolaires (l’unité, en dinars)