Fournitures scolaires, Une autre saignée

Fournitures scolaires, Une autre saignée

Et c’est reparti pour une autre flambée des prix : cette fois-ci elle touche de plein fouet les fournitures scolaires. Cher, très cher, le cartable cette année avec des cahiers, et autres fournitures qui ont vu leur prix augmenter sensiblement vidant davantage les portefeuilles des ménages déjà saignés par la spéculation durant le ramadan et l’Aïd.

A condition qu’il leur reste encore quelques économies. Les fournitures scolaires ont vu leur prix augmenter d’une manière fulgurante. Comparativement à l’année dernière, les prix des fournitures scolaires ont connu une majoration de 100% et parfois plus. L’étonnement des parents exprimé devant les papeteries et autres magasins se lit sur les visages. Tel un coup de grâce qu’il vient de recevoir, Farouk, père de deux enfants scolarisés, ne comprend pas les raisons d’une telle flambée. Le constat est amer pour lui et pour les autres citoyens et citoyennes rencontrés au niveau du plus célèbre vendeur de fournitures scolaires de la rue Mohamed-Belouizdad.

L’un des préposés, nous fait comprendre que «l’augmentation des prix des fournitures scolaires dépend de plusieurs facteurs». En premier lieu, il a estimé que «la hausse du papier sur les cours mondiaux s’est répercutée sur l’ensemble des marchés, y compris l’Algérie. Les cahiers sont à 95 % importés, ce qui induit l’affranchissement des taxes douanières particulièrement, sans oublier les frais de transport.

Ces derniers coûts sont répercutés sur les produits. De ce fait, un cahier de 96 pages coûtant 20 centimes d’euros reviendrait à 38,00 dinars sur le marché national. Au marché de l’informel, ce même cahier est cédé à 35 DA.

Toutefois, notre interlocuteur et les autres à travers les artères de la capitale affirment que la fermeture des entreprises étatiques est le principal facteur de la montée en flèche des fournitures scolaires, notamment les cahiers.

Toutes les entreprises étatiques ont fermé boutique. «Comment voulez-vous donc que les prix soient stables quand on dépend seulement des arrivées de l’extérieur ?», s’interroge le gestionnaire d’une papeterie située rue Didouche-Mourad. Il est à noter que les entreprises privées, une dizaine, ne répondent pas totalement aux besoins du marché local. Les fournitures d’un élève du primaire coûteraient la bagatelle de 3 500,00 dinars environ, sans compter stylos, trousse et cartable. Il a besoin d’au moins 10 cahiers de 96 pages, et chaque unité coûte entre 38,00 et 42,00 dinars.

C’est selon la qualité du produit. Quant aux cahiers de 120 pages, ils sont monnayés entre 60,00 et 68,00 dinars. Ceux de 200 pages sont cédés à pas moins de 95,00 dinars. Ce sont là les articles principaux. En passant au palier supérieur, les fournitures d’un collégien coûteraient 4 500,00 dinars en moyenne, cartable non inclus. S’agissant du lycéen, la somme atteindrait les 5 500,00 dinars.

L’uniforme de l’écolier flambe

Les magasins de la rue Larbi-Ben-M’hidi et la place des Martyrs en passant par le square Port-Saïd et la Rue Bab Azzoun sont bien approvisionnés en articles allant de la petite gomme jusqu’au cartable. Avec un choix : le made in Chine ou UE. «Un cartable avec toutes les fournitures scolaires coûte entre 5 500,00 et 8 000,00 dinars», indique le responsable d’un rayon situé au niveau de la rue Larbi-Ben M’hidi.

Une mère de famille hésite, scrute et compare les prix des articles avant de les déposer dans le panier. «Trois enfants à satisfaire, en plus il ne faut pas acheter la même couleur de cahiers, de pâte à modeler et de stylos pour ne pas qu’ils se chamaillent», dira-t-elle. Une autre mère de famille est à la recherche de cartables. «Je voudrais bien acheter des cartables de qualité pour être tranquille durant toute l’année. Et d’ajouter : «Un cartable à 1 200,00 dinars ce n’est pas un investissement, puisque c’est de la camelote.» Le tablier de l’écolier n’est pas offert. Au contraire, il est largement disponible.

Comme à l’accoutumée, l’uniforme de l’écolier est accroché aux murs, à des arbres ou plié sur les étals. Son prix, est de loin inabordable. Celui d’un chérubin de 8 ans, coûte entre 800,00 et 1 000,00 dinars.En revanche, le prix de celui d’un adolescent, laisse pantois plusieurs chefs de famille. «Un tablier pour un collégien ou un lycéen à 1 800,00 dinars, c’est du vol qualifié», lance un citoyen à l’adresse d’un commerçant.

R. K.