L’achat des fournitures scolaires, une autre difficile épreuve financière pour les parents au faible revenu. Entre satisfaire la demande de leurs enfants en matière de qualité des articles scolaires et de dépenser le moins possible, c’est souvent le choix de leurs petits qui l’emporte. Déjà, saignée par les dépenses de l’été, du mois de Ramadhan, les habits de l’Aïd et la rentrée des classes, les parents doivent aussi supporter d’autres dépenses.
Ainsi, ce n’est pas sans crainte que nombre d’entre eux ont accompagné leurs enfants à la recherche des articles dont les listes sont prescrites par le ministère de tutelle et disponibles chez tous les libraires. Bien que la cohue des clients ne soit pas vraiment perceptible au niveau des différents points de vente, le compte à rebours a, bel et bien, commencé et la course aux fournitures scolaires se fait à grande vitesse.
Ainsi, par petits groupes ou accompagnés de leurs parents, les écoliers vont à la recherche de ces produits indispensables pour leur scolarité. Dans les magasins, les grandes surfaces ou des étalages occasionnels, il est question d’acheter ces articles à des prix qui varient non seulement en fonction de la qualité du produit mais aussi de l’endroit où il est vendu. Mais en fait, à combien revient un trousseau scolaire ? Et qu’en est-il du pouvoir d’achat des ménages, alors que le SNMG stagne au niveau de 18 000 dinars ?
Un père de famille nous a indiqué, lors d’une virée dans les marchés, qu’il faut au moins 3000 DA pour équiper un seul enfant scolarisé. Se référant à la composante d’une famille moyenne algérienne, cette somme est à multiplier par 3 au minimum pour chaque ménage.
Il faut ajouter que cette somme ne suffit pas quand les parents se trouvent dans l’obligation de dépenser leurs économies juste pour satisfaire leur progéniture. Du moment qu’un simple tablier coûte entre 700 et 1000 DA dans les marchés et entre 950 à 1600 DA au minimum en boutique. Au niveau des grandes surfaces commerciales, de larges espaces ont été aménagés pour y exposer les différentes catégories disponibles.
Des modèles les plus classiques aux gadgets les plus insolites, il faut dire que l’influence de la mode finit souvent par détourner les esprits du principe du rapport qualité/prix. Certaines surfaces spécialisées ont pris l’initiative de mettre à la disposition des parents les listes de fournitures scolaires des différents niveaux scolaires.
Le représentant d’une grande marque étrangère, implantée en Algérie, nous a affirmé que les listes de fournitures ont été élaborées en consultation avec les professionnels de l’éducation nationale en vue de faciliter l’opération aux parents qui préfèrent acquérir les trousseaux scolaires sans même attendre les commandes des enseignants et des maîtres d’école. Cette initiative a beaucoup plu aux parents. D’autres nous ont avoué que certaines de ces surfaces ont trouvé le moyen de gonfler les listes et ce, selon eux, pour écouler leur marchandise.
Les produits de moindre qualité prisés
Pour la plupart des familles, les remises allant jusqu’à 15% les ont motivées à acheter la marque.
Dans ces marchés, les prix flambent et certaines familles aisées ou celles qui n’ont pas beaucoup d’enfants scolarisés peuvent se permettre d’acheter sans tenir compte du prix de l’article. Le plus important pour elles reste la satisfaction de leurs petits.
Ainsi un simple calcul d’un cahier cédé à 250 DA ou d’un cartable à roulette de marque vendu à près de 5000 DA, permet de projeter un budget pouvant atteindre les 30 000 DA. Mais ce n’est pas toutes les familles qui peuvent se permettre
d’«équiper» leurs enfants dans des magasins de luxe qui parfois proposent les même articles que ceux des vendeurs à la sauvette.
Ainsi, le marché parallèle se propose comme un palliatif pour les petites bourses qui se rabattent sur ces espaces même si dans deux ou trois mois elles seront dans l’obligation de racheter d’autres articles. Ces articles contrefaits proviennent, en grande partie, de Chine.
Bien qu’aucune garantie de la qualité n’y soit assurée, beaucoup de familles se voient forcées de se rabattre sur ce genre de produits qui coûtent généralement beaucoup moins cher que ceux achetés en magasin. Faisant abstraction de la qualité qui est devenue un luxe pour certains, ils savent également que certains articles constituent un danger certain pour les élèves.
La majorité des parents que nous avons rencontrés nous ont avoué qu’il est très difficile de satisfaire les besoins des enfants d’aujourd’hui, ils exigent des articles colorés et attirants avec différentes formes. Les articles scolaires exposés aujourd’hui ressemblent à des jouets. De ce fait, ils déconcentrent l’élève qui ne peut pas suivre les cours en classe.
Bouziane Hanane