Le domaine de l’informatique ne cesse de se développer, surtout depuis le lancement d’Internet. En plus des réseaux sociaux, tels que Facebook et Twitter, et les forums. Il suffit juste de s’inscrire avec un pseudonyme et le tour est joué.
La personne peut débattre toute sorte de sujets, même les plus personnels, avec comme bonus l’anonymat. « Des fois je me retrouve dans des situations où il m’est impossible d’en parler avec mes connaissances. Grâce aux forums, j’ai pu surmonter mes difficultés. Je peux ouvrir mon cœur à des gens qui ne me connaissent pas et me conseillent sans me juger. Chose qui est impossible avec mes connaissances », témoigne Merouane.
Ce dernier avoue, avec peine, avoir des problèmes familiaux. « Au début, j’en parlais à mes amis. Ils me conseillaient mais je suis devenu leur sujet de conversation favori », poursuit-il. Ils sont nombreux, effectivement, ceux qui justifient le recours aux forums par peur de leur entourage.
Narimène, une étudiante en sciences politiques, raconte que sa situation était plus critique et que cela relevait de l’impossible d’aborder un tel sujet avec sa famille et ses amis. « J’avais un grand problème. On avait abusé de ma confiance et j’avais honte de me confier à mes proches. Je me suis, donc, inscrite à un forum. Grâce aux messages de soutien que j’ai eu, j’ai pu remonter la pente », déclare-t-elle.
D’autres optent pour des sujets courants qui touchent les sociétés et les coutumes. « J’ai toujours pensé que discuter avec des inconnus était indécent. D’ailleurs, la société algérienne est intransigeante avec ce genre de pratique. Mais après l’avoir essayé, je trouve que ces forums sont d’un certain intérêt », témoigne pour sa part, Rahma. Pour autant, beaucoup d’entre eux oublient les inconvénients du recours à cette sorte de « confession ».
Les internautes sont souvent inconscients des risques, surtout s’il s’agit des adolescents. M. Difallah Mohamed, psychologue au EPSP de Laârba explique que l’internaute risque une « forme d’amnésie. Il oublie sa personnalité ».
« Pour le moment, les algériens n’ont pas encore acquis une certaine maturité dans ce domaine, qui faut-il le rappeler est tout nouveau pour notre société. Donc, ils ont tendance à divulguer même des questions intimes sur leur vie privée même à grande échelle », déclare-t-il. Aussi, il a assuré que cela fait « plus de mal que de bien, surtout pour les enfants et les adolescents.
« Pour certains parents, ce genre de forums ou de réseaux sociaux est comme une sorte de soulagement. Ils pensent que leurs enfants sont plus protégés derrière leurs claviers que d’avoir des difficultés avec leur entourage oubliant qu’ils risquent d’avoir plus de problèmes en ayant des contacts avec l’adulte sur ces forums », a-t-il poursuivi.
Le spécialiste estime, toutefois, que ce « n’est qu’un commencement ». « Après un certain temps et avec l’encadrement adéquat, les algériens pourront faire la part des choses et séparer le virtuel du réel », a-t-il conclu.
Rym Boukhalfa