Forum national sur la «Harga»: Le gouvernement et la société dépassés

Forum national sur la «Harga»: Le gouvernement et la société dépassés

Par 

«15.000 praticiens algériens exercent dans différentes spécialités médicales en France.»

La «harga» est un phénomène si complexe qu’il requiert la prudence des experts et des spécialistes quant à ses causes et la solution à lui apporter. Dans ce contexte, les participants au Forum national sur la «harga», tenu récemment au Palais des Nations au Club des pins à Alger, ont suggéré «un diagnostic plus approfondi de ce phénomène qui touche toutes les catégories et les âges». Il est à relever que «le traitement dont bénéficie ce phénomène dans les médias, sa promotion à travers les réseaux sociaux, l’attrait du gain facile sur les prétendants à la «harga», et l’effet des chansons entonnées de façon récurrente par les supporters dans les stades de footbal», ont été pointés du doigt comme les causes principales à l’origine de ce phénomène.

De ce fait, les participants ont souligné l’impératif de «lutter contre les supports médiatiques qui encouragent les jeunes à opter pour la harga », outre l’organisation de séances d’information avec les jeunes pour élargir le dialogue et échanger les expériences». Les recommandations découlant dudit forum, se rapportent notamment sur la nécessité d’opter pour un discours politique «optimiste» et d’engager un dialogue avec tous les acteurs de la société civile, en vue de développer une vision commune de lutte contre ce phénomène. Elles prévoient aussi «la création d’une instance de traitement des informations relatives à ce phénomène, qui s’attellera, en coordination avec les médias, à donner à la «harga» l’appellation commune d’«émigration suicidaire».

Il sera également question de la mise en place des mécanismes de promotion des services offerts aux jeunes, notamment dans les secteurs de l’habitat et de l’emploi et l’activation des cellules d’écoute…». Les participants ont appelé, également, à la réalisation de «reportages traitant des conditions difficiles entourant ces périples de la mort, au lancement de l’initiative -les jeunes parlent-, à la création d’un observatoire national chargé de l’intégration socio-économique des jeunes et au renforcement du contrôle des opérations de vente et d’achat des embarcations».

Ils ont également appelé à la nécessité «d’adapter les programmes de formation aux exigences du marché du travail et d’améliorer le climat entrepreneurial et bancaire, ainsi que le secteur des impôts, en veillant à l’orientation des décrocheurs scolaires vers les classes de formation professionnelle». Les recommandations ont, en outre, porté sur «le renforcement des espaces sportifs, artistiques et de loisirs, en sus des moyens de lutte et de prévention contre la toxicomanie», en oeuvrant à «raffermir les formes de solidarité et les liens sociaux chez les jeunes, et à consacrer les valeurs sociales, notamment celle du travail».

Quant au ministre de l’Intérieur Nouredine Bedoui, il a affirmé que «les recommandations qui découleront du forum sur la harga seront intégrées dans le système juridique». Par ailleurs, intervenant hier à la Chaîne 3 de la Radio nationale, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, docteur Mohamed Bekkat Berkani a rappelé que «les médecins, en particulier, pratiquent un métier dont ils avaient au départ une autre opinion». Mais, poursuit-il «ceux-ci se sont trouvés mal considérés, agressés parfois, ou bien manquant d’équipements de soins appropriés pour exercer correctement leur métier».

Pour illustrer le phénomène de «fuite des cerveaux», il a révélé qu’ «au seul niveau de la France, sans compter ceux activant au Canada et en Allemagne, ils sont quelque 15.000 praticiens algériens à professer dans différentes spécialités médicales».