L’approvisionnement des hôpitaux en matière de réactifs et autres produits fondamentaux a été soulevé par la majorité des conférenciers
Les malades souffrent toujours de la pénurie des médicaments et de la mauvaise gestion des hôpitaux.
Une dizaine d’experts, professeurs nationaux et étrangers, se sont
exprimés, avant-hier, sur la problématique de la biopharmacie, recherche et biotechnologie médicale en Algérie, à l’hôtel Sheraton à Alger. Portant sur la nécessité de l’assouplissement des procédures administratives, douanières et juridiques, afin de répondre aux besoins, les conférenciers ont soulevé de manière solennelle, les retards enregistrés en termes d’approvisionnement des réactifs dans les hôpitaux. «S’il y a des points à porter à la connaissance de l’opinion publique et les pouvoirs publics concernés, c’est bien la révision des procédures administratives relatives à la disponibilité des réactifs, qui bloque tout le développement de l’environnement hospitalier à l’échelle nationale», a déploré le professeur Zenati, chef de service du Laboratoire central au CHU Bab El Oued (ex-Maillot) à Alger.
L’approvisionnement des hôpitaux en matière de réactifs et autres produits fondamentaux, afin de répondre aux besoins des malades qui souffrent dans les hôpitaux, a été soulevé par la majorité des conférenciers lors des interventions et en marge de la conférence.
Le professeur Mohamed Tazir, chef de service de microbiologie au CHU Mustapha, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la marginalisation des compétences, d’où le marasme que vit l’environnement de la santé.
«J’étais responsable à plusieurs reprises des organismes importants dans le secteur, je n’ai pas trouvé d’interlocuteur auprès de la tutelle, ni pour écouter les préoccupations, ni pour prendre en charge les propositions pour trouver des solutions adéquates», déplore t-il. La pénurie des médicaments, qui continue sur le marché national, est une préoccupation quotidienne, aussi bien pour les malades, les personnels de la santé et les officines. «On ne comprend pas le pourquoi de la chose. Le gouvernement encourage l’assouplissement des procédures administratives, mais, en ce qui concerne les pharmacies et les officines, c’est le contraire des mesures qui sont prises par le gouvernement», dira le Dr Lotfi Benbahamed, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop), tout en ajoutant qu’il est plus facile d’accorder des milliards pour un chômeur, afin de monter une entreprise, que de répondre aux besoins de la demande du médicament, qui y va de la santé publique.
Les textes réglementaires, les textes régissant les douanes et le contrôle de la production, de l’importation, de la distribution du médicament, sont dépassés.
«Si l’on veut régler de manière définitive la problématique de la pénurie des médicament en Algérie, il faut aller vers des programmes étudiés et détaillés qui portent sur cinq ans au lieu de trois mois seulement», a avancé le Dr Benbahamed qui suggère en parallèle, l’obligation des laboratoires de production à respecter leurs engagements, et le contrôle des importations de manière régulière.
Abordant le volet des essais cliniques pour éviter et se prémunir contre les risques, les conférenciers ont souligné que la qualité des soins au niveau des cliniques, dépend en premier lieu des essais et des résultats de pré-clinique. On ne doit jamais mettre en danger la vie des citoyens, avant d’être certain des essais effectués en pré-clinique, a-t-on indiqué, tout en faisant référence aux essais qui sont d’abord, effectués sur un certain nombre d’animaux qui portent les mêmes caractéristique des maladies.
La formation de qualité, la mise en valeur des compétences à tous les niveaux, la disponibilité du matériel et des équipements nécessaires qui répondent aux besoins en qualité et en quantité, sont un préalable à l’amélioration des soins à tous les niveaux dans le secteur de la santé, a-t-on recommandé.