Le P-DG de Mobilis, Saad Damma
A en croire ces spécialistes, toutes les données algériennes sont hébergées par des serveurs étrangers.
C’est au siège de l’opérateur de téléphonie mobile, Mobilis, que la question du contenu numérique en Algérie a été débattue, hier. MM.Youcef Aktouf, Zine Seghier, Nassim Lounès, et Anis Souilah auront été les invités de ce forum en qualité, respectivement, de directeur général de l’Anpt (agence nationale de la promotion des parcs technologiques), directeur général d’Issal premier opérateur cloud en Algérie et représentant de Google, journaliste spécialisé dans les TIC et manager général de AZ Network, développeur d’applications.
Ils ont tour à tour communiqué autour du thème du jour, face à un parterre de journalistes et de responsables, dont M.Saad Damma., P-DG de Mobilis qui a souligné à l’occasion de ce deuxième forum que «l’objectif de cette initiative vise à permettre aux journalistes algériens d’enrichir leurs connaissances dans le domaine des nouvelles technologie».
Les intervenants ont de prime abord affirmé que le contenu rédactionnel fait florès en Algérie contrairement au contenu relatif aux services en ligne. «Ce dernier fait cruellement défaut dans notre pays, en dépit des efforts de l’Etat et la présence de l’Internet» ont-ils affirmé.
Les uns et les autres ne manqueront pas de préciser, néanmoins, que le contenu existant, notamment rédactionnel, est le plus souvent hébergé par des plates-formes étrangères.
Tout en signalant que le domaine «.dz» «est très développé», ils indiqueront que certains sites d’information, particulièrement ceux relayant les supports papiers de journaux à gros tirages, arabophones, carburent à plein régime sur le Net et enregistrent des taux de visitorat record.
Ces derniers sont pour leur part hébergés sur des serveurs étrangers.
Les animateurs de cette rencontre ont par ailleurs appelé à ce que ce contenu local soit spécifique à notre pays et réponde aux besoins et à l’utilisation des algériens. «Ce choix d’héberger les sites algériens à l’étranger se paye cash en devise forte car toute connexion suppose une consommation de la bande passante», ont d’ailleurs expliqué les orateurs.
M.Lakrouf Mohand a indiqué que 35 start-up productrices de contenu ont été accompagnées dans leur phase de création. Il a, cependant, soulevé des problèmes de financement de ces start-up, appelant à remédier aux «carences» constatées dans la formation des développeurs de contenu. Interpellé sur la capacité des entrepreneurs sur le Web à créer de la richesse et donc renforcer le PIB du pays, M.Lakrouf a déploré l’absence de moyens permettant de chiffrer les performances des entreprises sur la Toile.
Nacim Lounès, a, quant à lui, plaidé pour la création d’un observatoire qui sera chargé d’évaluer la «consommation Internet» en Algérie en vue d’établir un «constat réel». A l’en croire, les entreprises algériennes pêchent par un manque de maturité et n’adoptent pas une politique de gestion des TIC.