Forum d’El Moudjahid : Nelson Mandela une paix en arc-en-ciel

Forum d’El Moudjahid : Nelson Mandela une paix en arc-en-ciel
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Symbole de valeurs en déperdition, Nelson Mandela, «Madiba» de son nom tribal, est l’une des icônes incontournables de la réconciliation que la planète entière vénère malgré la montée sous les feux de la rampe des opportunistes de tout bord. Pour toute sa grandeur, un vibrant hommage lui a été rendu, hier, par l’Association Machaâl chahid en collaboration avec le Centre d’information des Nations unies à Alger, au centre de presse El Moudjahid en présence de hautes personnalités. Désormais et ce, depuis 2009, le 18 juillet de chaque année est décrété Mandela day.

Dans un message lu par Manuel Fontaine, représentant par intérim du système des Nations unies en Algérie, M. Ban Ki moon affirme que Mandela «a aidé des nations à panser leurs blessures» et «été un guide pour des générations et est un symbole vivant de sagesse, de courage et d’intégrité». Etant l’un de ses compagnons, Nourredine Djoudi, ancien ambassadeur algérien en Afrique de Sud, a retracé le parcours de cet homme d’exception qui a combattu, à la fois, l’Apartheid et la méconnaissance de cette ségrégation sur le Continent noir. «Avant tout, Mandela est un homme de paix qui a toujours cru d’apporter le changement en Afrique de Sud», dit-il de prime abord. En dépit des entraves, et elles sont légion, Madiba a su mener à bon port son combat. L’une des étapes importantes de son périple historique, comme le souligne l’orateur, est l’intégration du Congrès national africain (ANC) en 1944. Sitôt intégré, sitôt il a fixé l’objectif de sa mission qui consiste à lutter contre la domination politique de la minorité blanche.

L’ANC est interdit en 1960, et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, Mandela, qui fête son 93e anniversaire «fonde et dirige la branche militaire de ce congrès», enchaîne M. Djoudi. Arrêté par le gouvernement sud-africain, avec la complicité de la CIA, il est condamné lors du «procès infâme» de Rivonia à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Evoquant son engagement, le conférencier, qui garde le souvenir intact malgré le temps qui passe, donne un détail important et peu connu : Mandela s’est inspiré de l’Algérie et de sa révolution dans son combat contre un système de racisme appliqué en Afrique du Sud de 1948 à 1994. «Il a contacté l’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) pour s’enquérir des conditions dans lesquelles l’Algérie a préparé son plan pour venir à bout du colonialisme français», souligne le diplomate. Pour l’Algérie, dit-il, le combat mené par Nelson Mandela est aussi celui de tous les Algériens. Après vingt-six années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, inhumaines pour ainsi dire, Mandela est relâché le 11 février 1990.

Trois ans plus tard, il reçoit le prix Nobel de la paix avant de diriger les destinées du pays entre 1994 à 1999. «Devenu président, il n’a jamais fait preuve d’aucun sentiment de haine ni de revanche même à l’encontre de ceux qui l’ont privé de ses droits et mené la vie très dure», témoigne M. Djoudi pour qui trouve «remarquable», cette attitude rarissime. Connu et reconnu pour son sacrifice ultime de soi, le courage humanisé, la force de la volonté, la beauté de l’âme, l’esprit saint, Nelson Mandela représente, incontestablement, cette présence innée et née comme l’étoile du matin. Sa devise, l’unique bien entendu qu’il répète tel un leitmotiv, est que la liberté ne se donne pas : elle s’arrache au prix d’énormes sacrifices. En témoigne cette citation qui constitue un repère pour les défenseurs des droits de l’homme. «Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir». Sollicité pour témoigner, Abderrahmane Chaib qui a connu Mandela juste avant l’Indépendance de l’Algérie, répond : «Je crains cette intervention car je ne dirai jamais assez de ce monument». Intervenus à tour de rôle, l’ambassadeur palestinien à Alger et le ministre sahraoui du Développement ont salué la solidarité du politique sud-africain aux causes des deux peuples. «Pour nous, il est un symbole, un vrai, pour la paix et la conciliation», se réjouit le diplomate palestinien.

Quant à M. Mboni, chargé d’affaires de l’ambassade de l’Afrique de Sud à Alger, il met l’accent sur la nécessité de «poursuivre le noble combat hérité de Mandela», qui demeure un mystère sur terre.

Fouad Irnatene

Historique de la journée du 18 Juillet

C’est en novembre 2009 que l’Assemblée générale des Nations unies déclarait le 18 juillet «journée internationale Nelson Mandela», en l’honneur de la contribution apportée par l’ex-président africain à la culture de la paix et de la liberté ainsi que pour sa contribution à la lutte pour la démocratie à l’échelle internationale.

La résolution A/RES/64/13 de l’Assemblée générale reconnaît les valeurs défendues par Nelson Mandela et son dévouement au service de l’humanité, qu’il a manifesté par son action humanitaire dans les domaines du règlement des conflits, des relations entre les races, de la promotion et de la protection des droits de l’homme, de la réconciliation, de l’égalité entre les sexes, des droits des enfants et autres groupes vulnérables, et du progrès des communautés démunies et sous-développées.

Elle reconnaît la contribution qu’il a apportée à la lutte pour la démocratie à l’échelle internationale et à la promotion d’une culture de paix dans le monde entier.

Madima Rolihlahla ou «celui qui crée des problèmes»

• Dans la hutte ronde du kraal familial de Qunu, près d’Umtata, en Afrique du Sud, naît le 18 juillet 1918 Madima Rolihlahla Nelson Mandela, le premier fils du chef Henry Magdla Mandela et de Nonqaphi Nosekeni, l’une de ses quatre femmes. Son premier prénom, il le doit à son père et à la passion que celui-ci voue à l’amiral anglais vainqueur des marines française et espagnole à Trafalgar. Son second, il le tient de la tradition xhosa. « Tirer la branche d’un arbre », en est la traduction à la lettre. « Celui qui crée des problèmes », en est la traduction dans l’esprit.

• Nelson Mandela est affectueusement appelé par les Sud-Africains «Madiba», son nom de clan qui est également le nom qu’il préfère que l’on utilise

• Outre le prix Nobel de la Paix qui lui a été décerné conjointement avec Frederik Willem de Klerk en 1993, Nelson Mandela a reçu plus de deux cent cinquante prix et récompenses nationales et internationales sur plus de quarante ans.

Ses citations les plus célèbres

• Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès.

• En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant.

• Nous ne sommes pas encore libres, nous avons seulement atteint la liberté d’être libres.

• Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté. L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité.

• Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé.

• Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.

• Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l’étroitesse d’esprit.

Ban Ki-moon appelle chacun à consacrer 67 mn pour des actions caritatives

A l’occasion de la journée mondiale Nelson Mandela, Le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, a appelé tous les citoyens du monde à consacrer 67 minutes de leur temps pour des actions d’intérêt général.

« Je me joins à la Fondation Nelson Mandela pour encourager chacun, partout dans le monde, à consacrer 67 minutes de son temps à une activité d’intérêt général, soit une minute pour chaque année que Mandela a consacré au service de l’humanité », a dit M. Ban-Ki moon dans un message à l’occasion de la célébration de cette journée lu par le représentant par intérim de l’ONU à Alger, M. Manuel Fontaine, lors d’une conférence organisée à cette occasion.

Le secrétaire général des Nations unies a ajouté que le meilleur moyen de remercier Mandela pour son action était d’agir en faveur des autres et d’inspirer le changement.

Après avoir adopté la résolution de 2009, l’Assemblée générale de l’ONU a décidé l’institution de la journée du 18 Juillet, qui coïncide avec la date de naissance de Mandela, journée mondiale Nelson Mandela à compter de l’année 2010 en guise de reconnaissance pour son combat pour la liberté et sa lutte contre l’Apartheid.