Forum d’affaires Algéro-Européen demain à Alger: L’Europe tient au gaz algérien

Forum d’affaires Algéro-Européen demain à Alger: L’Europe tient au gaz algérien

L’Algérie troisième fournisseur de l’UE en GNL après la Russie et la Norvège.

La sécurité énergétique de l’Europe reste, dans une certaine mesure, liée aux livraisons de gaz par l’Algérie qui occupe la 3e place de fournisseur de l’Europe en gaz, derrière la Russie et la Norvège. La porte-parole du commissaire européen en charge du Climat et de l’Energie, Anna-Kaisa Itkonen affirmait ainsi que l’Algérie restera un «partenaire-clé» de l’Union européenne (UE) dans le cadre de sa stratégie visant à assurer la sécurité énergétique de l’union.

L’UE continuera à être un grand marché pour le gaz et restera un importateur de gaz dépendant des fournisseurs externes. Dans ce contexte, «l’Algérie continuera à être un fournisseur-clé pour l’Europe, et pourra même augmenter ses parts de marché, a-t-elle déclaré à l’APS à la veille du Forum d’affaires algéro-européen prévu demain à Alger. La nouvelle stratégie de l’énergie adoptée par l’UE, il y a un peu plus d’une année par la Commission européenne, mise sur le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) et met l’accent sur la construction de nouveaux terminaux et leur raccordement au réseau européen de gazoducs, ce qui pourrait représenter pour l’Algérie «une opportunité et un défi», a estimé la porte-parole du commissaire européen en charge du Climat et de l’Energie, Miguel Arias Canete.

Celle-ci n’exclut pas toutefois «une concurrence de la part d’un nombre grandissant d’autres fournisseurs en gaz» à l’Europe qui disposera de plus de points d’entrée de gazoducs. Si des infrastructures importantes de transport du gaz de l’Algérie vers l’Europe existent, elles restent «sous-utilisées» a-telle regretté. Selon elle, «le vrai défi demeure au niveau de la production: il faut relancer les investissements dans de nouveaux projets d’exploration et production de gaz». Dans une contribution publiée début janvier par la revue «The Parliament», le commissaire européen à l’énergie avait relevé l’existence d’un «réel besoin» d’investissements dans de nouveaux projets d’exploration et de production de gaz en Algérie. Dans le cadre d’une revitalisation de sa diplomatie en matière énergétique et climatique, la stratégie pour une Union de l’énergie élaborée par la commission européenne, a mis en exergue l’importance pour l’UE d’établir des partenariats énergétiques stratégiques avec des pays producteurs et des pays ou régions de transit qui gagnent en importance, dont l’Algérie. A ce titre, la porte-parole de Canete a affirmé que «l’Algérie possède des ressources naturelles exceptionnelles» et relevé son «potentiel énorme» en matière de gaz de schiste et des énergies renouvelables.

Evoquant l’organisation du 1er Forum d’affaires algéro-européen dédié à l’énergie, Anna-Kaisa Itkonen a fait remarquer que cet évènement s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du Mémorandum d’entente sur l’établissement d’un partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie, signé par l’Algérie et l’UE en 2013. «Cet accord prévoit le développement et le renforcement de la coopération aussi bien dans le secteur des hydrocarbures, particulièrement le gaz naturel, que dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Il met l’accent sur (…) la nécessité de garantir un maximum d’intégration locale pour en assurer la pérennité», a-t-elle rappelé. Cet évènement, a-t-elle affirmé, poursuit trois objectifs concrets: la présentation des grandes opportunités d’investissement que l’Algérie offre dans le secteur de l’énergie, intéresser les entreprises européennes à investir en Algérie et de dialoguer avec les autorités algériennes et enfin, permettre aux opérateurs industriels algériens et européens de se rencontrer et de jeter les bases de partenariats possibles.

Cependant, l’objectif ultime visé est de «rassembler les institutions publiques, régulateurs, opérateurs industriels et financiers et experts, afin d’analyser les perspectives des investissements dans les secteurs des hydrocarbures, de l’énergie électrique, notamment d’origine renouvelable, et de l’efficacité énergétique», a-t-elle expliqué.

La porte-parole du commissaire Canete a rappelé ainsi la mise en place depuis une année d’une structure permanente de dialogue politique sur l’énergie entre l’UE et l’Algérie, dont le forum d’affaires fait partie. Selon Anna-Kaisa Itkonen, le forum n’est pas un évènement isolé, mais une étape dans un processus qui doit continuer et monter en puissance à l’avenir. «Le forum a suscité un remarquable niveau d’intérêt et de mobilisation que nous devons maintenant valoriser», a-t-elle soutenu, en indiquant que le commissaire chargé de l’action pour le Climat et l’Energie, Miguel Arias Canete, a invité le ministre de l’Energie, Salah Khebri, à Bruxelles pour la prochaine réunion annuelle de haut niveau, afin «d’évaluer les progrès achevés dans la mise en oeuvre du partenariat énergétique stratégique, orienter son développement et donner suite au dialogue».