«La détermination qui nous anime traduit notre volonté commune de redoubler d’effort pour donner forme et une meilleure visibilité à la mise en œuvre de notre ambitieux programme d’actions multiformes que nous avons adopté, à Abuja en 2006 et consolidé à Margarita (Venezuela) en 2009 », a affirmé jeudi à Malabo (Guinée équatoriale), M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et Africaines. Intervenant devant les participants aux travaux du Forum de partenariat Afrique-Amérique du Sud, le ministre délégué a souligné que « la crise économique et financière mondiale qui ne cesse de secouer toutes les régions du monde, nous conforte dans notre conviction d’œuvrer de concert à approfondir et renforcer notre solidarité et conjuguer nos efforts face aux défis qu’elle induit sur nos économies ».
le partenariat Afrique-Amérique du Sud « qui reflète notre attachement à la coopération sud-sud », il a relevé que celui-ci « se présente sous des auspices favorables », du fait que « nos deux régions connaissent depuis près d’une décennie des taux de croissance appréciables » et qu’elles « sont décidées à poursuivre et à accentuer leurs efforts pour relever les défis du développement et assumer la place qui leur revient légitimement dans la nouvelle architecture des relations internationales ».
C’est cette vision, a-t-il poursuivi, que « le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait exprimé lors du Sommet de Margarita (Venezuela), en insistant tout particulièrement sur la nécessité d’œuvrer à l’avènement d’un ordre économique plus équitable, d’assurer une participation accrue des pays en développement aux processus décisionnels au sein des fora internationaux, de définir une position commune sur les défis globaux, tels les changements climatiques, la sécurité alimentaire, les enjeux liés à la crise monétaire et financière, ainsi qu’à la transition énergétique, afin de mettre à profit les potentialités dont disposent les deux régions pour établir et développer une coopération multidimensionnelle.
« Revenant sur les résultats du Sommet de Margarita, qui a identifié huit domaines de coopération constituant des priorités pour le développement des deux régions (la paix et la sécurité, l’agriculture, l’éducation, les affaires sociales et le sport, les sciences et les nouvelles technologies y compris les Tic, le commerce et les investissements, les infrastructures, les transports et l’énergie), M. Messahel a souligné qu’« il nous appartient d’acclérer nos efforts pour l’identification et la mise en œuvre de projets et programmes concrets ».
Tout en se félicitant que les pays d’Amérique du Sud, qui disposent d’un savoir-faire reconnu dans diverses activités économiques, sont disposés à accompagner les efforts de développement de l’Afrique à travers le transfert et le partage de ce savoir, il a indiqué que « l’objectif ultime des échanges inter-universitaires soutenus dans le domaine de la formation, de l’éducation et de l’enseignement supérieur demeure le renforcement des capacités africaines en matière technologique et scientifique indispensables à la prise en charge efficace des défis de développement de l’Afrique ».
S’agissant du commerce et de l’investissement entre les deux régions, M. Messahel a estimé qu’ils « méritent une attention toute particulière dans une perspective d’exploitation optimale des complémentarités de nos économies et de densification des échanges et de la coopération entre nos deux régions ». Dans ce contexte, a-t-il ajouté, « la vision consacrée par le programme NEPAD de l’Union Africaine, fournit un cadre de référence pour mieux cibler et orienter les programmes de partenariat entre nos deux régions ».
Préserver l’équilibre écologique
Evoquant la question sensible des changements climatiques, M. Messahel a rappelé que les effets induits « affectent de manière disproportionnée le continent africain dont la part dans les émissions de gaz à effet de serre est marginale » et « compromettent sérieusement nos efforts de développement ».
« Cette situation est d’autant plus paradoxale, a-t-il indiqué, que nos deux régions recèlent les deux plus importants poumons de la planète que sont les forêts tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud, ce qui nous place en position de contributeurs nets à la préservation des grands équilibres écologiques de notre planète ». « C’est pourquoi nous estimons opportun et utile, a-t-il ajouté, d’œuvrer à une convergence de nos positions afin de peser ensemble de manière plus effective sur le cours des négociations concernant l’avenir climatique de la planète. « Abordant la question de la Réforme des Nations unies, M. Messahel a affirmé que « l’Afrique qui dispose à travers son Organisation continentale, l’Union africaine, de nombreux instruments et mécanismes dont l’efficacité et la fiabilité ont déjà fait leurs preuves, est prête à apporter sa pleine contribution dans les efforts de fondation de la configuration du système des Nations unies ».
Il a, par ailleurs, estimé que « l’Afrique est en droit d’être représentée au sein du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, conformément au consensus d’Ezulwini », de même qu’elle « revendique légitimement une participation accrue dans les institutions de Breton Woods » car, a-t-il argumenté, « notre continent ne saurait être marginalisé compte tenu de son potentiel humain et économique qui en ont fait un nouveau pôle de croissance de l’économie mondiale ».
Au chapitre des questions sur la paix et la sécurité, M. Messahel a rappelé que « l’Algérie a développé avec ses voisins de la zone sahélo-saharienne, le Mali, la Mauritanie et le Niger, une stratégie conjointe pour la sécurité et le développement de la région. »
Pour le ministre, « cette coopération, ouverte depuis la conférence d’Alger de septembre 2011 au partenariat international, illustre parfaitement la volonté commune de combattre sans relâche le terrorisme et ses différentes manifestations en vue d’asseoir la stabilité et la paix dans la région du Sahel et du continent dans son ensemble ».
« Nous ne doutons pas, a-t-il souligné, que nos partenaires Sud-Américains apporteront leur plein appui à cette initiative, d’autant qu’elle couvre dans son champ d’action des inter-relations entre les groupes terroristes et les réseaux de trafic de drogue, d’armes et toutes les autres formes de criminalité transnationale organisée, M. Messahel a conclu son intervention en rappelant que « l’Algérie qui s’apprête à présider le groupe des 77 et la Chine est convaincue de pouvoir compter encore une fois, sur le soutien de tous pour s’acquitter, dans les meilleures conditions, de cette mission de coordination des activités du groupe dans l’intérêt partagé de tous ses membres ».