Le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels a annoncé, ce jeudi 11 juillet, les grandes lignes de la rentrée d’octobre 2025. À travers une note-cadre ambitieuse, le ministre Yacine Mehdi Oualid promet une réforme en profondeur, visant à adapter le système national aux réalités du marché de l’emploi et aux exigences des nouvelles technologies. L’objectif est clair : former autrement, pour mieux insérer les jeunes dans l’économie nationale.
La réforme repose avant tout sur une meilleure adéquation entre les formations proposées et les secteurs stratégiques du pays. Les filières industrielles, agricoles, énergétiques et numériques sont renforcées, avec une hausse significative des effectifs prévus. Par exemple, 35 000 spécialistes seront formés chaque année dans l’agriculture et l’agroalimentaire, tandis que 5 000 jeunes seront orientés vers les énergies renouvelables d’ici cinq ans. La formation aux métiers du numérique connaîtra aussi un essor notable, avec 20 000 spécialistes formés en trois ans.
Parallèlement, les spécialités jugées moins prioritaires, comme l’administration ou la gestion, verront leur présence réduite de 30 %. Cette nouvelle orientation repose sur des études fines du tissu économique local, et vise à favoriser l’employabilité directe des diplômés. En complément, les Centres d’excellence (16 au total) joueront un rôle clé dans la spécialisation de haut niveau.
Une modernisation pédagogique et numérique assumée
L’un des chantiers majeurs est celui de la transformation pédagogique. Le ministère généralise l’approche par compétences : désormais, l’évaluation ne se fera plus selon des semestres mais via un contrôle continu des savoir-faire. Cette réforme s’accompagne du lancement officiel du Référentiel national des formations et compétences (RNFC), un outil qui remplace la vieille nomenclature et structure désormais les contenus selon des blocs de compétences validables.
La dimension numérique est également centrale : les inscriptions se feront exclusivement en ligne via takwin.dz, et une nouvelle plateforme (tamhin.dz) facilitera l’orientation des apprentis vers les entreprises. Les autorités intensifieront l’enseignement à distance en prévoyant d’accueillir 30 000 jeunes dans ce format. Elles créeront des contenus pédagogiques digitaux et formeront 1 000 encadrants à l’utilisation des outils numériques.
Les résponsables consacreront entièrement le mois de septembre 2025 à la formation des formateurs, en mettant l’accent sur les usages des technologies et les nouveaux référentiels. Elles intégreront également des modules sur les « soft skills » (communication, pensée critique, travail en équipe) aux cursus, afin de répondre aux exigences du monde du travail.
Inclusion, mobilité et ouverture : une rentrée sous le signe du changement
La réforme entend aussi favoriser l’inclusion et la mobilité géographique des stagiaires. L’État incite les jeunes à suivre leur formation en dehors de leur wilaya d’origine afin d’élargir leurs horizons professionnels. En parallèle, les autorités mettent en place des mesures inédites en faveur des personnes en situation de handicap, notamment les autistes : elles leur réservent 5 % des places pédagogiques, aménagent 100 établissements adaptés et mobilisent des formateurs spécialisés.
Autre nouveauté : les élèves de deuxième et troisième année du secondaire pourront désormais accéder à tous les cursus de formation, y compris les plus techniques. Le secteur privé agréé pourra aussi proposer de nouvelles spécialités, en lien avec les besoins du terrain.
Enfin, une campagne de communication nationale viendra promouvoir les nouvelles offres et sensibiliser les jeunes à l’importance du savoir-faire professionnel. Les autorités ouvriront les inscriptions du 27 juillet au 27 septembre 2025 et assureront un accompagnement personnalisé grâce aux cellules de veille installées dans les centres.