Formation et enseignement professionnels : L’heure est à l’évaluation

Formation et enseignement professionnels : L’heure est à l’évaluation

L’évaluation des programmes de réformes et de modernisation du secteur de la formation professionnelle a été à l’ordre du jour de la journée d’étude qui a regroupé, hier, au CFPA de Birkhadem, l’ensemble des DFP des 48 wilayas du pays, des institutions nationales de soutien, ainsi que les cadres centraux du ministère de tutelle.

Présidée par M. El Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, cette rencontre-expertise, qui intervient à la fin du deuxième semestre de l’année en cours, a été consacrée aux actions réformatrices du programme du gouvernement, comme étant un instrument privilégié pour la valorisation des ressources hu-maines en vue de la prise en charge des besoins de l’économie en travailleurs qualifiés, de l’amélioration des performances de l’entreprise, par l’adaptation des travailleurs à l’évolution des métiers.

Dans son allocution d’ouverture, le ministre a mis l’accent sur l’importance de la qualification des ressources humaines prise en charge par le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels.

Le ministre n’a pas manqué d’appeler les gestionnaires du secteur à étudier l’ensemble des questions liées au programme de formation et à « le passer au peigne fin, à distinguer ce qui a été réalisé et à prendre en charge ce qui reste en instance». Et d’ajouter : « Il y a lieu d’accepter tout ce qui est positif et d’étudier les points faibles, en proposant les solutions adéquates ».

L’évaluation, le contrôle, la gestion du secteur, autant de points soulevés par le ministre qui a insisté sur l’évaluation de l’état de mise en œuvre du programme de réforme et de modernisation, à la nécessité de donner plus de visibilité à ce programme, au renforcement de la mise en cohérence des actions de réforme dans le cadre du programme de développement 2010-2014.

Tout en rappelant les grands axes du programme, le ministre a appelé les conférenciers à se référer au cadre général de la réforme et de la modernisation qui trouve son fondement dans différents documents d’orientation, à savoir le programme et le plan d’action du Président de la République, le message et le discours du Chef de l’Etat de mars 2009, les lois d’orientation de 2008 et de 2009, les schémas directeurs sectoriels adoptés par le gouvernement, les résultats de l’audit général sectoriel réalisé par l’inspection générale du ministère durant l’année 2008, ainsi que les recommandations des premières Assises nationales du secteur organisées en avril 2007.

Savoir-faire et employabilité

Selon les participants, la question de la formation constitue aujourd’hui un enjeu dans l’acquisition des savoir-faire et des compétences nécessaires à l’exercice et à l’adaptation à une activité professionnelle. Elle est théoriquement assimilée à un processus d’amélioration de l’employabilité. Ainsi conçue, elle est exécutée en lien avec les objectifs socioéconomiques et culturels des politiques publi-ques. Sous cet aspect, son champ paraît vaste et nécessite pour une meilleure compréhension de ses enjeux, une analyse relativement fine rendant compte de ses articulations avec les politiques publiques, de l’emploi et de l’éducation. La première question que nous soulevons est celle des changements socioéconomiques survenus de-puis 2000 et leur impact sur la formation et l’emploi en Al-gérie. La problématique de l’insertion des formés s’est imposée comme une question centrale eu égard au taux de chômage des jeunes. Ce taux reste chroniquement élevé et il touche tout particulièrement les nouveaux di-plômés et les nouveaux venus sur le marché du travail.

Abordant les réformes pédagogiques, les participants ont insisté sur le rôle du secteur qui consiste à former une main-d’œuvre qualifiée en vue de ré-pondre aux besoins et aux exigences du marché du travail, d’une part, et, d’autre part, à faciliter l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.

A cet effet, le ministère a engagé, depuis l’année 2003, un ensemble de réformes qui consiste en la réhabilitation de la voie de la formation dans la vocation essentielle d’itinéraire éducatif post-obligatoire, la diversification des itinéraires et cursus de formation, la réhabilitation et la revalorisation des formations liées aux métiers manuels, notamment les métiers dans lesquels un gros déficit est enregistré et qui sont porteurs d’emploi, à savoir le BTP, l’agriculture, l’artisanat traditionnel, l’hôtellerie et le tourisme. L’objectif visé par le programme, à savoir 70% d’inscrits au niveau des branches des métiers d’artisanat, et 30% en formation, n’est pas encore atteint.

Ceci dit les intervenants se félicitent des effectifs évolués au niveau des spécialités en bâtiment (58%), en agriculture (50%) et en artisanat traditionnel (38%).

Pour ce qui est des programmes enseignés, il a été souligné la prise en charge de l’approche par compétence dans le cadre du partenariat avec le Canada. Un document de coo-pération a été récemment signé entre les deux parties prévoyant un programme sur trois ans (2011-2013) en matière d’é-change de professeurs, de publications conjointes, de projets de recherche et de partage de réseaux et de documentation.

Sarah SOFI

200.000 stagiaires pour la rentrée d’octobre 2012

Les grands axes de la réforme du secteur de la formation et de l’enseignement professionnels pour la période 2009-2014 visent notamment la réhabilitation de la voie de la formation professionnelle à travers la valorisation des métiers manuels et de l’artisanat, notamment dans le bâtiment, l’agriculture, le tourisme, l’hydraulique, pour accompagner les grands projets de l’Etat.

Ce programme insiste en outre sur l’introduction des Tic et le développement des métiers de la société nouvelle fondée sur le savoir, la formation continue des travailleurs, la formation et le perfectionnement des formateurs, l’humanisation du secteur, à travers la mise en place d’espaces pour les activités culturelles et sportives, l’adoption et l’encouragement de formations intensives qualifiantes dans toutes les spécialités, d’une durée égale ou inférieure à six mois, la mise en place des organes prévus par la loi d’orientation sur la formation et l’enseignement professionnels, à savoir le conseil de partenariat et l’observatoire de la formation et de l’enseignement professionnels, la conférence nationale et les conférences régionales du même secteur, qui constituent des instruments d’application du programme des réformes tracées par le Président de la République.

Additivement à toutes les actions énumérées ci-dessus, il y a lieu de noter que le secteur qui attend en 2012 environ 200.000 stagiaires, poursuit ses actions de réforme et de modernisation à travers la mise en place de cellules de conseil et d’orientation au niveau de l’ensemble des établissements de formation, à l’effet d’accompagner les stagiaires tout au long de leur cursus de formation, dans l’élaboration de leurs projets de formation et d’insertion professionnelle. On compte aussi la mise en place de dispositif au profit des catégories de population, l’alphabétisation qualification : pour la prise en charge de la formation des jeunes et des femmes sans instruction et sans niveau requis, la mise en formation des jeunes de la tranche des 16/20 ans dans les métiers jugés prioritaires auxquels le secteur du travail, de l’emploi et de la Sécurité sociale a octroyé une prime d’encouragement (convention MFEP/MTESS [ANEM]).

S. S.